Bissau: grève des médias publics pour le paiement de salaires et contre la censure

Infos. Les journalistes des médias publics en Guinée-Bissau en étaient jeudi à leur quatrième jour de grève pour exiger des autorités le paiement de salaires et la fin de "la censure", selon leur syndicat et l'ONG Reporters sans frontières (RSF).

Bissau: grève des médias publics pour le paiement de salaires et contre la censure
Cette grève, entamée lundi, se poursuivait jeudi à quelque deux semaines du début, le 16 février, de la campagne pour les élections législatives du 10 mars.Ces élections doivent permettre de mettre fin à la crise que traverse le pays depuis l'éviction en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel M. Vaz appartient également.La grève dans les médias bissau-guinéens concerne le journal gouvernemental Nô Pintcha, la radio et la télévision publiques et l'Agence nationale de presse de Guinée (ANG).Les grévistes exigent du gouvernement le paiement des "arriérés de salaires de décembre 2018 et janvier 2019", d'un reliquat de salaires pour quatre mois à la suite d'augmentations en septembre 2018 et de meilleures conditions de travail, selon le Syndicat national des journalistes et techniciens de la communication (Sinjotecs).Les salaires des journalistes dans le public en Guinée-Bissau diffèrent selon les médias. Un journaliste à la radio nationale peut gagner entre 60.000 francs CFA (environ 90 euros) et 180.000 francs CFA (environ 270 euros) selon le grade et l'ancienneté.Aux revendications salariales, s'ajoute celle des journalistes de la télévision publique, qui réclament la fin "du favoritisme accordé à un parti politique" dans le traitement de l'actualité politique, a déclaré à l'AFP un de leurs responsables, Domingos Tiago Gomes. Il a dénoncé une couverture en faveur notamment des alliés du président José Mario Vazu et du Parti de la rénovation sociale (PRS), dont le ministre de la Communication sociale est membre. "C'est la télévision de tous les Guinéens, donc tous les partis politiques en lice doivent bénéficier équitablement du même temps de couverture de leurs activités", a dit M. Gomes. RSF "exhorte" les autorités "à s'abstenir d'interférer dans la ligne éditoriale du média public" et à "mettre fin à la censure" dans le traitement de l'information, dans un communiqué publié jeudi.La Guinée-Bissau occupe la 83e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.

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