M. Béchir, au pouvoir depuis 1989, a cherché ces dernières semaines à mobiliser ses soutiens en organisant des rassemblements à travers le Soudan face à une contestation démarrée le 19 décembre qui constitue le plus grand défi à son régime en trois décennies.S'adressant à des centaines de villageois dans l'Etat du Kordofan-Nord, il a promis dimanche de fournir de l'eau potable aux régions rurales "à travers le Soudan" et d'ouvrir un nouvel hôpital dans cette région.Ce discours, retransmis à la télévision, a été prononcé dans la foulée de l'inauguration d'une nouvelle autoroute de 340 km reliant l'Etat du Kordofan-Nord à Omdourman, ville-jumelle de la capitale Khartoum. "Construire une telle route dans les conditions économiques actuelles n'est pas une chose aisée à accomplir", a affirmé M. Béchir, après avoir été escorté sur une scène par une dizaine d'hommes à dos de chameau. "Le long de cette route, nous allons apporter de l'électricité pour stimuler la croissance de la région", a-t-il ajouté.Lors d'un deuxième rassemblement dimanche dans le même Etat, M. Béchir a déclaré: "les jeunes, pour qui nous avons construit des universités, doivent être prêts pour poursuivre la mission de construction d'un nouveau Soudan", devant des centaines de villageois brandissant des portraits de lui et des drapeaux soudanais. Samedi, le Premier ministre Moutaz Mousa Abdallah a qualifié la contestation de "mouvement de jeunesse respectable", affirmant que "la voix des manifestants" devait "être respectée".Les manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain se sont transformées en mouvement de contestation réclamant le départ du président Béchir.Depuis des années, les Soudanais font face à des difficultés économiques croissantes. Le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant.Selon un bilan officiel, trente personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations. L'ONG Human Rights Watch (HRW) évoque toutefois 51 manifestants tués.Les tentatives du pouvoir de rassembler des soutiens ont jusque-là échoué à endiguer la vague de mécontentement et l'Association des professionnels soudanais, fer de lance de la contestation, a appelé à de nouvelles manifestations, et ce dès dimanche soir.Le chef de l'Etat et d'autres responsables soudanais ont répété que seule une élection pourrait assurer un changement du pouvoir. M. Béchir envisage de briguer un troisième mandat lors de l'élection prévue en 2020.
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