Libye: les rebelles sont passés à l'offensive, l'Otan maintient la pression

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GOUALICH (Libye) (AFP) - (AFP)

Les rebelles libyens, qui ont lancé mercredi une offensive dans l'ouest de la Libye, veulent progresser vers Tripoli, soutenus par des bombardements de l'Otan sur les positions des troupes loyales au dirigeant Mouammar Kadhafi.

Alors que le conflit s'enlisait depuis des mois, les insurgés ont déclenché mercredi leur attaque, après avoir reçu dans la matinée "le feu vert" de l'Alliance atlantique, comme l'a expliqué un membre du comité révolutionnaire de Zenten, dans les montagnes à 120 kilomètres au sud-ouest de la capitale.

Ils ont réussi à repousser les soldats loyalistes de plusieurs kilomètres et à s'emparer du hameau de Goualich.

Pendant les combats, plusieurs mercenaires ont été faits prisonniers, a constaté un correspondant de l'AFP, auquel certains d'entre eux, installés à l'arrière de pick-up, ont dit être venus du Ghana et du Mali.

D'intenses échanges de tirs d'artillerie avaient précédé la prise de ce hameau et des avions de l'Otan avaient survolé la zone, mais n'avaient effectué aucun bombardement, avait constaté le correspondant de l'AFP.

Selon les rebelles, cette intervention aérienne avait pour but de les aider en faisant des repérages.

La rébellion avait affirmé dimanche qu'elle se préparait à une opération majeure imminente pour reprendre des secteurs au sud de la capitale tombés aux mains des troupes du régime et ainsi repousser la ligne de front davantage vers la capitale.

Les insurgés, qui avaient pris le contrôle le 28 juin d'un important dépôt de munitions dans un endroit désertique à 25 km au sud de Zenten, cherchent désormais à faire sauter deux verrous stratégiques afin d'avancer significativement vers Tripoli, le bastion du régime.

Il s'agit, en premier lieu, de Bir Al-Ghanam, un carrefour qui leur permettrait d'être à portée de canon de la capitale, puis de Gharyane, ville où se trouvent les garnisons de l'armée protégeant Tripoli, et où l'Otan a affirmé mercredi avoir détruit six véhicules militaires, dont quatre chars.

Samedi, l'Alliance atlantique avait annoncé avoir intensifié ses bombardements dans l'Ouest, avec des objectifs situés entre les montagnes berbères du Djebel Nefoussa, près de la frontière tunisienne, et la cité de Misrata, à plus de 200 km à l'est de Tripoli.

Mercredi, les avions de l'Otan ont fait 140 sorties, dont 57 avec des cibles à viser.Une des frappes a atteint des "équipements militaires de ravitaillement" permettant aux troupes fidèles au colonel Kadhafi de s'approvisionner en carburant dans la région de Brega, position la plus à l'est des forces gouvernementales.

Toutefois, confrontée à de graves difficultés budgétaires, l'Italie a décidé jeudi de retirer un porte-aéronefs, le Garibaldi, des opérations, escomptant une économie de plus de 80 millions d'euros.

En plus de l'appui aérien de l'Otan, les rebelles ont récemment reçu des armes parachutées par la France dans les montagnes de Nefoussa, où des dizaines de milliers d'habitants manquent de nourriture et dépendent totalement de l'aide alimentaire pour survivre, d'après un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM).

En outre, des dizaines de milliers de Libyens opposés au régime de Mouammar Kadhafi se sont rassemblés mercredi dans les rues de Benghazi (est), la "capitale" de la rébellion pour remonter le moral des rebelles et d'adresser un message de fermeté à Tripoli.

De son côté, le colonel Kadhafi a fait savoir au président sud-africain Jacob Zuma qu'il ne comptait pas participer aux "négociations sur l'avenir de la Libye ou sur son propre avenir" afin de ne "pas se mettre en travers d'un règlement", selon Pretoria.

Sur le plan diplomatique, Chen Xiaodong, chargé de l'Afrique du Nord au ministère chinois des Affaires étrangères, s'est rendu à Benghazi pour y rencontrer des membres de l'opposition, a annoncé jeudi l'agence officielle de presse Chine Nouvelle, signe supplémentaire de l'implication croissante de Pékin dans la région.

Une délégation des insurgés va en outre être reçue le 13 juillet par l'ensemble des représentants des 28 pays de l'Otan au siège de l'organisation à Bruxelles.

La Libye est en proie depuis la mi-février à un soulèvement contre Mouammar Kadhafi.Le régime contrôle une grande partie de l'ouest du pays, tandis que la rébellion s'est établie dans l'Est.

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