Enfant mort dans un train d'atterrissage: Sant'Egidio contre l'émigration clandestine

Infos. La communauté de Sant'Egidio a organisé mercredi à Abidjan une campagne pour mettre en garde la jeunesse ivoirienne contre les dangers de l'émigration clandestine, après la découverte le 8 janvier du corps d'un enfant dans le train d'atterrissage d'un avion à Roissy, a constaté un journaliste de l'AFP.

Enfant mort dans un train d'atterrissage: Sant'Egidio contre l'émigration clandestine
"Jeune, ne gaspille pas ta vie!": est le thème de la conférence qui a réuni quelque 300 élèves du lycée Simone Ehivet Gbagbo, l'établissement que fréquentait la victime de 14 ans, Laurent Barthélémy Ani Guibahi, retrouvé mort dans l'aéroport parisien à bord d'un avion en provenance d'Abidjan."Le but de la conférence était d'amener la jeunesse à promouvoir des valeurs de solidarité, responsabilité et au bout du processus, ne pas prendre des risques inconsidérés", a expliqué à l'AFP Alphonse Krécoum, de la communauté de laïcs catholiques Sant'Egidio, très impliquée actuellement dans l'accueil de migrants en Europe."Notre rôle, c'est de vous dire qu'en marge de tous les rêves qu'on vous présente, il existe des bourses d'études. Si vous travaillez bien vous pourrez aller où vous voulez", a lancé Adama Traoré, proviseur du lycée."Non! Je dis non à l'immigration, je dis non pour quitter ma belle Côte d'Ivoire (...) Je suis jeune (...) Je veux être à l'école. Mes études avant tout", ont chanté en choeur des enseignants."Nous te pleurons Barthélémy Ani, notre frère, tu as été notre frère, que Dieu t'accueille auprès de lui", ont chanté les élèves de sa classe de 4ème, provoquant des pleurs de ses parents qui assistaient à la cérémonie dans le quartier populaire de Yopougon.Toujours inconsolable, le père de l'adolescent s'explique encore difficilement son projet."Il ne m'a jamais parlé de voyage, ni d'+aventure+ (émigration clandestine, NDLR). L'enfant peut certes avoir des rêves. Le rêve qu'il a partagé avec moi c'était de devenir scientifique", a témoigné son père, Marius Ani.La mort du jeune garçon a ému tout le pays, mais certains se sont aussi inquiétés des failles qu'elle révélait dans les mesures de sécurité autour de l'aéroport d'Abidjan dans un pays sous la menace jihadiste.La Côte d'Ivoire a été touchée par un attentat le 13 mars 2016 (19 morts) sur la plage de la populaire station balnéaire de Grand-Bassam, proche de l'aéroport.Les expulsions des riverains ont commencé, il y a deux semaines, pour créer un périmètre de sécurité. Encadrés par un important dispositif policier, les bulldozers ont détruit des zones à l'ouest de l'aéroport, rasant notamment le village d'Aérocanal qui comptait plusieurs centaines d'habitants. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'enfant de 14 ans a escaladé un mur de l'aéroport puis s'est accroché aux roues de l'avion juste avant le décollage.

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