Les pénuries d'essence ne sont pas rares dans ce petit pays pauvre d'Afrique de l'Ouest.Mais la longueur de l'attente, le rationnement des quantités vendues, l'augmentation des prix et la durée de la crise mettent cette fois les nerfs des Libériens à rude épreuve.
"Je suis là depuis 05H00 du matin, il est 08H00 et je n'ai toujours pas pu prendre d'essence.Je pense que les enfants vont manquer l'école", témoignait cette semaine à Monrovia Victor Gray, un père de famille de 45 ans, après avoir dormi quelques heures avec ses enfants dans sa voiture.
Des consommateurs en colère ont bloqué des routes, selon des médias locaux, et les chauffeurs de taxi et de minibus ont augmenté leurs prix pour répercuter la hausse du coût de l'essence, une mauvaise nouvelle dans un pays déjà frappé par une inflation d'environ 30% par an.
Le manque d'essence dans les pompes est en partie dû à une surestimation de leurs réserves par les sociétés distributrices, selon un responsable de la Compagnie nationale de raffinage du pétrole (LPRC).
Mais le plus gros problème est que les pétroliers de haute mer n'ont pas pu accoster au port de Monrovia depuis des semaines, selon des responsables libériens.
Des détritus de toute sorte drainés dans les eaux du port lors de la saison des pluies n'ont pas été retirés et les navires ayant un tirant d'eau de plus de 10 mètres ne peuvent plus atteindre les quais, a expliqué à l'AFP le directeur de l'Autorité portuaire nationale du Liberia, Bill Tweahway.
- Trois semaines de dragage -
Selon le gouvernement, le dragage du port devrait commencer dans les prochains jours afin de permettre aux navires à tirant d'eau de 13 mètres d'y entrer."Dans trois semaines, notre port sera prêt, et même mieux qu'avant", assure M. Tweahway.
En attendant, le niveau de frustration reste élevé.Emmanuel Gaye, un fonctionnaire, explique qu'il ne pourra plus payer ses frais d'essence, qui ont doublé ces dernières semaines, pour se rendre au travail si la pénurie se prolonge.
"Ça ne peut pas continuer comme ça", peste pour sa part Solomon Fayah, assis au volant de sa voiture dans une file depuis des heures.
Deux ans après son arrivée au pouvoir, le président George Weah, élu en promettant de relancer l'économie et de créer des emplois, a lancé le 22 janvier un appel à la patience et demandé un "soutien résolu" à ses concitoyens.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés le 6 janvier à Monrovia pour protester contre la situation économique.Des manifestations similaires avaient eu lieu en juin et en juillet.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.