Une commission technique de sécurité (CTS) réunissant des représentants des forces maliennes, de l'ex-rébellion, de la mission de l'ONU (Minusma) et des différents intervenants étrangers au Mali a décidé jeudi le début de l'opération "au plus tard le 10 février", a-t-elle indiqué dans un communiqué diffusé vendredi.Dans un contexte de grave détérioration sécuritaire au Mali et au Sahel, le retour de l'armée nationale à Kidal, aujourd'hui sous le contrôle d'ex-rebelles, est anticipé comme une affirmation forte d'un rétablissement de l'autorité de l'Etat malien, qui ne s'exerce plus sur de larges pans du territoire.Dans les faits, les forces maliennes entreraient effectivement dans Kidal quelques jours après s'être mises en mouvement, le temps de rallier la ville par la piste à partir de Gao, environ 200 km plus au sud, où se trouvent déjà quelques centaines de soldats affectés à cette mission.Le communiqué de la Commission technique de sécurité (CTS) ne laisse pas apparaître dans quelle mesure l'opération peut encore être retardée par des impondérables. Le président de la commission, le général Dennis Gyllensporre, commandant de la force de l'ONU, estimait le 24 janvier déjà que le déploiement pouvait avoir lieu au 1er février, selon la Minusma.Le retour de l'armée malienne à Kidal est considéré comme déterminant pour la mise en oeuvre de l'accord de paix d'Alger de 2015.L'application de cet accord passe pour un facteur primordial d'une sortie de crise au Mali, confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts. Malgré la présence de bases françaises et des forces onusiennes, Kidal est sous le contrôle d'ex-rebelles séparatistes touareg qui se sont soulevés contre le pouvoir central en 2012 avant de signer un accord de paix à Alger trois ans plus tard.La mise en oeuvre de l'accord piétine et le sort de Kidal est une source de fortes crispations. Les voisins du Mali y soupçonnent ou y dénoncent des alliances entre séparatistes et jihadistes. Pour eux, Kidal a servi de base arrière aux attaques jihadistes.Kidal donne aussi lieu à des accusations contre la responsabilité imputée à la France dans la situation particulière de la ville, mises en cause que Paris réfute mais qui nourrissent certains discours contre la présence militaire française au Mali.Symboliquement, ce sont des unités dites "reconstituées" de l'armée malienne qui doivent retourner à Kidal. Ces unités comprennent d'anciens rebelles intégrés dans l'armée conformément à l'accord d'Alger.Le retour de l'armée malienne à Kidal est censé préluder au déploiement d'autres unités "reconstituées" à Ménaka, Gao et Tombouctou.
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