Le chanteur Kizito Mihigo, dont la musique a été interdite par le pouvoir, "s'est suicidé" dans sa cellule, a affirmé lundi la police rwandaise.L'artiste, qui avait survécu au génocide, avait été arrêté trois jours auparavant pour avoir voulu quitter le pays. Ses chansons provoquaient la colère du gouvernement du président Paul Kagame.En RDC, sa mort a réveillé la colère anti-rwandaise récurrente chez certains Congolais, qui accusent Kigali de vouloir "balkaniser" l'est de leur pays.Deux députés congolais, Patrick Muyaya et André Claudel Lubaya, ont ainsi violemment remis en cause la thèse du suicide, le second dénonçant "les mains ensanglantées du pouvoir réactionnaire de Kigali"."Sincèrement, que ces politiciens marginaux aient la décence de se taire et de s'occuper de leur pays. Le suicide malheureux d'un jeune Rwandais au Rwanda ne les concerne pas", a répondu sur Twitter le ministre rwandais en charge de l'Afrique de l'Est, Olivier Nduhungirehe.De nombreux internautes congolais ont partagé sur la toile une chanson de Kizito Mihigo, "Mon frère congolais", qui exhorte à la réconciliation Congolais et Rwandais.Dans son histoire récente, la RDC, plus grand pays d'Afrique sub-saharienne (2,3 millions de km2) a frôlé l'éclatement au cours des deux guerres du Congo de 1996 à 2003.Entre 1998 et 2001, le Rwanda et ses alliés congolais ont ainsi contrôlé le Kivu (est). Les armées régulières du Rwanda et de l'Ouganda se sont même livré à une "guerre des six jours" pour le contrôle des richesses (diamant, or) à Kisangani dans le nord-est de la RDC, en juin 2000.Depuis les accords de paix du début des années 2000, des rebelles qui sont parfois soutenus par Kigali, continuent à défier Kinshasa.Pour sa part, l'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty international a demandé dans un communiqué "une enquête indépendante, impartiale et approfondie afin de déterminer la cause" de la mort du chanteur."Cette affaire ne doit pas être étouffée" et l'enquête doit déterminer "si les pratiques et les conditions de détention ont causé la mort de Kizito Mihigo ou y ont contribué", selon Deprose Muchena, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et australe, cité dans le communiqué.
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