Les manifestants ont bloqué les routes de la capitale sud-africaine lors de leur défilé vers l'Union Buildings, où est située la présidence, demandant au gouvernement d'empêcher "un effondrement de l'économie" et dénonçant la hausse du coût de la vie. "On ne peut pas respirer", a résumé Zwelinzima Vavi, le secrétaire général de la Fédération des syndicats sud-africains, présent parmi les manifestants. "Au moins 14 millions de personnes sont obligées de sauter un repas chaque jour parce qu'elles n'ont pas de quoi mettre quelque chose dans leur assiette", a-t-il ajouté. L'appel à la grève générale, qui a attiré l'attention du monde politique à Pretoria, a été moins suivi dans les petites villes du pays. L'Afrique du sud, première puissance industrielle du continent, est en proie à un fort taux de chômage, à une inflation record, et à des coupures d'électricité provoquées par des pannes et une pénurie des capacités énergétiques du fournisseur public Eskom. "C'est une bataille sociétale", a commenté Mike Shingange, directeur adjoint du Congrès des syndicats sud-africains. Sans aucune action, "notre avenir est voué à l'échec, l'avenir de notre jeunesse est voué à l'échec. Nous devons lutter maintenant", a-t-il ajouté. Les syndicats accusent le gouvernement de choyer l'élite et de privilégier les intérêts corporatistes au détriment des intérêts du Sud-Africain moyen. Le ministre auprès de la Présidence sud-africaine, Mondli Gungubele, qui a rencontré les manifestants, a affirmé que les problèmes qu'ils ont soulevés devaient être étudiés en priorité. Mercredi, l'agence nationale des statistiques, StatsSA, a fait état d'une inflation record à 7,8% sur un an en juillet, son plus haut niveau depuis treize ans, principalement poussé par l'augmentation des prix de l'alimentation, des transports et de l'électricité. Le prix du pain a augmenté de 13,7% et coûte désormais 17,84 rands (1,05 euro) contre 15,57 rands (0,92 euro) à la même période l'an dernier. L'huile a augmenté de 36,2%. Les Sud-Africains, dont près de 34% des actifs sont au chômage, font également face à une augmentation du prix du carburant. Les syndicats réclament notamment une hausse du salaire minimum, davantage d'investissements dans les services publics tels que les hôpitaux et les écoles, et de meilleurs transports publics.
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