L'avion du chef de l'Etat, qui est accompagné d'une délégation de plus de 90 personnes, a atterri vers 15H30 (14H30 GMT).
Il a été accueilli à sa descente d'avion par son homologue, Abdelmadjid Tebboune, avec les honneurs militaires.Les deux hommes se sont fait l'accolade avant de se rendre sous un chapiteau pour écouter les hymnes nationaux joués par une fanfare militaire.
Les deux dirigeants iront ensuite au Monument des Martyrs, haut lieu de la mémoire algérienne de la guerre d'indépendance (1954-1962) face à la France.
Suivront un tête-à-tête à la présidence, une déclaration aux médias, puis un dîner au Palais du peuple.
La visite coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie en 1962.Mais le président français s'est dit avant tout déterminé à l'orienter vers "la jeunesse et l'avenir".
Côté algérien, la venue de M. Macron a été saluée comme marquant la volonté "d'impulser une vision nouvelle basée sur un traitement d'égal à égal et l'équilibre des intérêts", selon l'agence officielle APS.
Le choix de M. Macron d'effectuer ce voyage au début de son deuxième quinquennat correspond aussi, selon Alger, à "une reconnaissance du rôle axial de l'Algérie dans la région" et à un "retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale".
"Eu égard au risque d'instabilité au Maghreb, aux conflits au Sahel et à la guerre en Ukraine, l'amélioration des rapports entre la France et l'Algérie s'impose comme une nécessité politique", analyse le politologue algérien Mansour Kedidir.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Algérie, premier producteur de gaz en Afrique et l'un des dix premiers au monde, est très sollicitée par des Européens pressés de réduire leur dépendance à l'égard du gaz russe.
Le gaz algérien n'est "vraiment pas l'objet de la visite" et il n'y aura "pas d'annonces de grands contrats ou de grande négociation", assure l'Elysée, même si la patronne du géant énergétique Engie, Catherine MacGregor, fait partie de la délégation.
Les deux présidents s'entretiendront aussi de la situation au Mali, d'où l'armée française vient de se retirer, et de l'influence russe grandissante en Afrique.
L'Algérie joue un rôle central dans la région en raison de ses milliers de kilomètres de frontières avec le Mali, le Niger et la Libye.Elle est en outre proche de la Russie, son premier fournisseur d'armes.
- Amende honorable -
C'est la deuxième fois qu'Emmanuel Macron se rend en Algérie en tant que président, après une première visite en décembre 2017.
Les relations entre les deux pays s'annonçaient alors prometteuses avec un jeune président français, né après 1962 et libéré du poids de l'histoire, qui avait qualifié la colonisation française de "crime contre l'humanité".
Mais elles ont rapidement tourné court, rattrapées par des mémoires qui restent difficilement conciliables après 132 ans de colonisation, une guerre sanglante et le départ d'un million de Français d'Algérie en 1962.
Encore candidat à la présidentielle, M. Macron a certes qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité" et durant son premier quinquennat, il a multiplié les gestes mémoriels.
Mais les excuses attendues par Alger pour la colonisation ne sont jamais venues, contrariant la main tendue mémorielle du président français et ajoutant aux malentendus.
En octobre 2021, des propos d'Emmanuel Macron reprochant au "système politico-militaire" algérien de surfer sur la "rente mémorielle" et ses interrogations sur l'existence d'une nation algérienne avant la colonisation ont fini de consommer la rupture.
Le locataire de l'Elysée a fait depuis amende honorable et les deux présidents ont décidé de remettre sur les rails le partenariat entre les deux pays.
La question délicate des visas attribués par la France sera aussi au coeur des discussions, Emmanuel Macron ayant décidé en 2021 de les diviser par deux face à la réticence d'Alger à réadmettre des ressortissants indésirables en France.
Lors de sa visite, M. Macron rencontrera aussi vendredi de jeunes entrepreneurs algériens.
Kamel Moula, un industriel à la tête du Conseil du renouveau économique algérien a dit, au site TSA, attendre "un nouveau mode de coopération" entre France et Algérie, basé sur "l'investissement et la coproduction" pour "un partenariat gagnant-gagnant".
Mêmes expectatives dans les rues d'Alger."Macron on lui dit +bienvenue en Algérie, si les intérêts sont communs, nous sommes d'accord, s'ils ne sont que du côté (français) alors c'est non", renchérit Remdhan Elbaz, 60 ans, un retraité.
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