Cette déclaration intervient au lendemain de la reprise des combats en Ethiopie entre armée fédérale et rebelles du Tigré qui a mis fin à cinq mois de trêve dans le nord du pays. "J'ai beaucoup de proches là-bas. (...) Je ne sais même pas lesquels sont morts et lesquels sont vivants", a déclaré le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse. Ce n'est pas la première fois qu'il évoque devant les journalistes la situation dans son pays pour dénoncer la situation humanitaire au Tigré. "Je ne peux pas leur envoyer d'argent. Ils sont affamés, je le sais. (...) Je ne peux pas partager avec eux ce que j'ai car ils sont complètement isolés. Je ne peux pas leur parler. Cela fait longtemps que je ne leur ai pas parlé", a-t-il dit, très ému. Le 17 août, il avait déjà lancé un cri d'alarme concernant la situation humanitaire au Tigré, "la pire catastrophe dans le monde", reprochant aux dirigeants des pays développés d'avoir négligé la crise. Il y a, a-t-il dit jeudi, six millions de personnes qui y vivent et qui "sont punies de façon collective". Le conflit a débuté en novembre 2020 quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé une opération militaire dans la région pour renverser les autorités rebelles du Tigré issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), les accusant d'avoir attaqué des camps de l'armée fédérale. Depuis le début du conflit, la région a subi des pénuries de produits alimentaires et l'accès à des services essentiels comme l'électricité, les télécommunications et les banques a été drastiquement réduit. Les combats ont connu une accalmie pendant la trêve humanitaire, permettant la reprise des convois d'aide internationale vers le Tigré. Mais selon M. Tedros, les produits alimentaires et les médicaments ne sont arrivés dans la région qu'au compte-goutte. "Tous ceux qui sont engagés dans l'humanitaire sont déçus par les efforts de la communauté internationale par rapport à la situation au Tigré. Nous n'avons pas fait de progrès depuis plus de 21 mois et la situation de blocage a créé des conditions inhumaines", a déclaré pendant la conférence de presse le Dr Soce Ibrahima Fall, sous-directeur général de l'OMS chargé des interventions dans les situations d'urgence. "C'est une situation extrême qui demande des efforts exceptionnels de la communauté internationale pour sauver des vies", a-t-il dit.
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