Essentiellement active dans la région de l'Oromia, la plus vaste et peuplée d'Ethiopie qui enserre Addis Abeba, l'OLA combat le gouvernement fédéral éthiopien depuis sa scission en 2018 avec l'historique Front de libération Oromo (OLF). Celui-ci avait renoncé cette année-là à la lutte armée à l'arrivée au pouvoir de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed. Gouvernement éthiopien et OLA avaient entamé le 25 avril à Zanzibar, île semi-autonome de Tanzanie, des discussions qualifiées par la rébellion de "préliminaires à des négociations plus approfondies". "Le premier cycle de négociations de paix en Tanzanie sur le conflit dans l'Etat régional de l'Oromia s'est conclu aujourd'hui", mercredi, écrit le Service de communication du gouvernement fédéral éthiopien (GCS) dans un communiqué. "Malgré des discussions globalement constructives, il n'a malheureusement pas été possible de trouver un accord sur certaines questions", mais "les deux parties ont admis la nécessité de poursuivre ces pourparlers afin de résoudre définitivement et pacifiquement ce conflit", poursuit le GCS, sans nommer les points non résolus. Sollicité par l'AFP, le porte-parole de l'OLA n'a pas répondu dans l'immédiat. Depuis qu'elle a pris les armes "pour libérer le peuple oromo" - le plus nombreux d'Ethiopie - "de l'exclusion politique, de l'exploitation économique et de la marginalisation socio-culturelle", l'OLA a donné naissance en Oromia à une nébuleuse de groupes armés se réclamant d'elle mais avec lesquels les liens sont lâches. Evalués à quelques milliers d'hommes en 2018, les effectifs de l'OLA ont largement augmenté ces dernières années, même si les observateurs l'estiment insuffisamment organisée et armée pour représenter une réelle menace pour le pouvoir fédéral. Région du peuple oromo, l'Oromia est minée par des violences aux facettes multiples, qui rendent la situation extrêmement confuse: s'y mêlent luttes politiques internes à la région, litiges territoriaux et animosités entre communautés, auxquels s'ajoute le développement récent d'un banditisme armé. Elle a été ces dernières années le théâtre de massacres ethniques - aux auteurs pas clairement identifiés - particulièrement dans les Wollegas, zone reculée de l'extrême ouest où ils visent principalement des Amhara, deuxième peuple le plus nombreux d'Ethiopie, mais très minoritaire en Oromia. L'OLA a été à maintes reprises accusée par le gouvernement de M. Abiy d'être responsable de ces massacres, ce qu'elle réfute systématiquement. Le gouvernement est de son côté accusé de mener une répression aveugle qui alimente le ressentiment des Oromo contre le pouvoir fédéral.
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