Depuis mars, plusieurs manifestations à l'appel de l'opposant historique Raila Odinga se sont déroulées dans le pays pour dénoncer le résultat de la présidentielle de l'an dernier, remportée par William Ruto, et l'incapacité du président à juguler la flambée des prix. La coalition d'opposition Azimio avait appelé à une nouvelle journée d'action jeudi mais elle a indiqué dans un communiqué que sa direction avait décidé d'y surseoir. Le gouvernement du président Ruto avait appelé à des discussions bipartisanes pour tenter de sortir de l'impasse mais le processus s'est enlisé, achoppant notamment sur la composition des délégations. Azimio a indiqué avoir convoqué sa délégation de négociation pour discuter d'un "engagement ultérieur" avec l'alliance Kenya Kwanza de William Ruto. "Nous souhaitons également réaffirmer que nous n'hésiterons pas à reprendre l'action collective au moindre signe de manque de bonne volonté et d'honnêteté du côté de Kenya Kwanza", a-t-elle déclaré. Lors de la dernière manifestation mardi, la police a dispersé avec du gaz lacrymogène une délégation d'élus d'opposition qui souhaitait se rendre au bureau du président dans la capitale Nairobi. Une précédente série de manifestations fin mars avaient donné lieu à des affrontements, pillages et actes de vandalisme. Trois personnes, dont un policier, avaient été tués lors de ces rassemblements interdits par les autorités. Locomotive économique de l'Afrique de l'est, le Kenya fait face à une inflation galopante, qui a atteint 9,2% sur un an en février. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 13,3%. Le pays combat également une dépréciation du shilling kényan et une sécheresse inédite dans certaines parties du pays.
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