"L'idée consiste à faire parler nos célébrités qui sont aimées, écoutées et respectées de tous. Elles cherchent aujourd'hui à mettre leur influence au profit d'une refonte globale des lois", a expliqué jeudi à l'AFP la réalisatrice Sonia Terrab, initiatrice de la campagne. Dans des capsules vidéos sur Instagram, huit personnalités, en majorité des actrices, relatent à la première personne des cas de mariages de mineures, d'agressions sexuelles et d'injustices liées à l'héritage... "J'avais 15 ans, un oncle m'a violée à plusieurs reprises. Je suis tombée enceinte. Ma mère m'a emmenée chez une femme, et non pas un médecin, pour avorter sous les insultes", confie face caméra l'actrice Bouchra Hraich, en racontant la véritable histoire de la jeune Fatima. "Après avoir porté plainte, il a été condamné à 2 ans de prison mais a été libéré au bout de six mois. Cette histoire m'a traumatisée, je souhaitais mourir", ajoute-t-elle dans une vidéo qui cumule déjà plus 150.000 vues. Cette campagne a été lancée en marge de la publication mardi d'un rapport sur les lois et le genre par le Collectif pour une législation égalitaire (CLE). Le CLE, qui regroupe des associations et mouvements féministes, recommande de réformer les lois "discriminatoires" à l'égard des femmes, pour garantir par exemple le droit à l'IVG (interruption volontaire de grossesse), l'égalité en matière d'héritage ou de tutelle des enfants en cas de divorce et interdire les mariages de mineures. Le CLE préconise aussi la dépénalisation des relations sexuelles hors mariages, l'homosexualité, l'avortement illégal, ou l'adultère, qui peuvent punis par des peines de prison. Ces lois, qui ne sont pas systématiquement appliquées, provoquent souvent des tiraillements entre conservateurs et progressistes. Le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi a récemment multiplié les déclarations favorables à davantage de libertés individuelles, tandis qu'une réforme du Code pénal "est en cours de finalisation", selon des médias locaux. Une position qui lui a valu de vives critiques de la part de l'ex-Premier ministre Abdelilah Benkirane, chef du parti d'opposition islamiste Justice et Développement (PJD), qui a qualifié lundi d'incitation à la "débauche" l'idée défendue par le ministre de "relations (sexuelles) consenties".
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