Côte d'Ivoire : le parti de Laurent Gbagbo crée un organe de lutte contre la fraude électorale

Infos. Le parti de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé vendredi à Abidjan la création d'un organe de lutte contre la fraude électorale, quatre mois avant les élections régionales et municipales et deux ans avant la présidentielle.

Côte d'Ivoire : le parti de Laurent Gbagbo crée un organe de lutte contre la fraude électorale

"La fraude électorale est devenue si banale, qu'elle apparaît chez certains comme étant un mode normal de fonctionnement", a déclaré celle qui doit diriger le nouvel organe, Habiba Touré, une avocate et ancienne cheffe de cabinet de M. Gbagbo. "C'est après avoir fait cet amer constat, que vous avez décidé, monsieur le président, de créer Safe", les Sentinelles antifraude électorale, a-t-elle ajouté devant M. Gbagbo qui a assisté à sa présentation. La "mission" du dispositif sera de "surveiller, détecter" et "dénoncer" les "irrégularités constatées dans le processus électoral", a précisé l'avocate, au cours d'un meeting du Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo. Appuyées par un bureau central d'une quinzaine de personnes, "des sentinelles" dans "nos régions et nos communes" seront "nos yeux et nos oreilles", a-t-elle ajouté. "Une ligne téléphonique", "un site internet, une page Facebook et un numéro WhatsApp" seront "mis à la disposition de tous", a-t-elle annoncé, décrivant Safe comme le "porte-voix du peuple". "Nous n'avons pas vocation à nous substituer à la Commission électorale indépendante (CEI). Nous n'intervenons pas dans l'organisation du processus électoral", a-t-elle souligné. Pour Mme Touré, "les élections en Afrique et en particulier ici, en Côte d'Ivoire, sont souvent synonymes de tensions, de crise, voire même de guerre". "Les contentieux, pré et postélectoraux aboutissent presque toujours à des crises politiques", qui mettent "à mal la cohésion nationale", a-t-elle affirmé. Laurent Gbagbo a, de son côté, mentionné les violences survenues pendant la présidentielle de 2010 - qu'il a perdue face à l'actuel président Alassane Ouattara et dont il a contesté les résultats -, suivie d'une crise post-électorale ayant fait environ 3.000 morts. "C'est vrai qu'en 2010" dans le nord de la Côte d'Ivoire, "ça a été même grossier ce qu'ils (les partisans de M. Ouattara) ont fait. Poursuivre des femmes, sortir les gens d'un bureau de vote", a-t-il affirmé.

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