Une commission mixte formée par le Parlement siégeant dans l'est de la Libye, et du Haut Conseil d'Etat (HCE) qui fait office de Sénat basé dans l'ouest, s'est réunie à Bouznika, au sud-ouest de Rabat, du 22 mai au 6 juin. L'objectif était de trouver un terrain d'entente sur les textes juridiques censés régir les scrutins présidentiel et législatif, initialement prévus en décembre 2021 avant d'être reportés sine die. "Les membres de la commission sont parvenus à une entente sur les lois régissant les élections présidentielle et législatives", a déclaré Jalal Chouehdi, représentant le Parlement, lors d'une conférence de presse à Bouznika dans la nuit de mardi à mercredi. "Il ne reste que la ratification (des textes de lois) par le Parlement", a de son côté souligné Omar Boulifa, chef de la délégation du HCE. Mais signe que des points de dissension persistent, aucune cérémonie de signature n'a eu lieu contrairement à ce qui était prévu initialement et bien qu'Aguila Saleh, le président du Parlement, et Khaled el-Mechri, chef du HCE, aient fait le déplacement à Bouznika pour y participer. Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a de son côté indiqué que les textes seraient "officiellement signés" par MM. Mechri et Saleh "dans les prochains jours". La Commission n'a toutefois pas donné de détail sur les points au coeur des divisions, notamment la candidature des binationaux et des militaires, en l'occurrence le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est, qui détient la nationalité américaine et que ses détracteurs accusent de vouloir rétablir une dictature militaire. La Libye traverse une crise politique majeure depuis le soulèvement de 2011 qui a mis fin à 42 années de dictature de Mouammar Kadhafi. Des élections présidentielle et législatives, initialement prévues en décembre 2021, ont été reportées sine die en raison de divergences persistantes entre camps rivaux. Fin février, le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) Abdoulaye Bathily avait annoncé une nouvelle initiative pour tenter de sortir le pays d'Afrique du Nord de l'impasse en appelant les deux camps à trouver un accord, avant la mi-juin, sur l'organisation des élections, avec l'espoir de les tenir fin 2023.
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