"Depuis 11h (GMT et locales) les scellés ont été levés", a affirmé Atiana Serge Oulon, sans plus de précisions. Vendredi, les locaux du journal avaient été mis sous scellés par le service des impôts, et le média sommé d'"éponger une dette" de "20 millions de francs CFA (environ 30.000 euros), selon son administrateur, Germain Bitiou Nama. Cette "fermeture manu militari" a été dénoncée dimanche par la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), qui a dénoncé "une instrumentalisation du fisc" visant à nuire au "travail de ce journal d'investigation". La condition de la réouverture était "le dépôt de la moitié de la somme due, c'est-à-dire 10 millions de FCFA", puis le règlement du reste avant "le mois de décembre", avait précisé M. Nama, avant de lancer un appel à soutien. Dès la fermeture du journal, le Centre national de presse Norbert Zongo et la SEP avaient lancé une "levée de fonds" pour sauver le journal "d'une mort programmée". "Cette levée de fonds est un sursaut républicain, en vue de protéger et garantir la pérennité des rares leviers qui nous restent, pour préserver l'état de droit et garantir la démocratie, le droit à l'information", ont expliqué les deux organisations. Le Burkina Faso est dirigé depuis septembre par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, le deuxième en un an, et qui a pris ses distances avec l'ancienne puissance coloniale française. Fin mars, le gouvernement de transition avait assuré rester "fondamentalement attaché" à la liberté d'expression, quelques jours après la suspension de la diffusion de la chaîne France 24. Début avril, les correspondantes des quotidiens français du Monde et de Libération avaient été expulsées du Burkina. Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes liés à l'Etat islamique et Al-Qaïda, qui ont fait en tout 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés.
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