Le bilan d'au moins 41 morts avancé par Richard Dheda, responsable de la "chefferie" (entité administrative) de Bahema Badjere, dans le territoire de Djugu, n'avait pas été confirmé lundi en milieu de matinée par l'ONU ou par des observateurs indépendants. M. Dheda, interrogé par l'AFP, a désigné des miliciens Codéco comme les auteurs de cette attaque, qui a eu lieu vers 02H00 dans le camp de déplacés de Lala. "Ils ont commencé à tirer des coups de feu, beaucoup de gens sont morts brûlés dans leurs maisons, d'autres ont été tués à la machette", a indiqué de son côté Désiré Malodra, président de la société civile locale. Le site de Lala est situé à 5 km de Bule, où se trouve une base de Casques bleus des Nations unies. La Codéco ("Coopérative pour le développement du Congo") est une milice de plusieurs milliers d'hommes affirmant protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema. Une attaque de cette milice contre une position de l'armée avait fait samedi sept morts parmi les civils (cinq enfants et deux femmes) dans le territoire voisin de Mahagi, toujours en Ituri. Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017, provoquant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d'un million et demi de personnes. Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français. Par ailleurs, des sources locales ont signalé lundi une nouvelle attaque de village attribuée aux ADF, rebelles affiliés au groupe État islamique, qui aurait fait au moins huit morts dimanche soir dans la province voisine du Nord-Kivu. Cette énième incursion a eu lieu à Kasindi, localité frontalière de l'Ouganda, située dans le territoire de Beni. Jeudi dernier, une précédente attaque contre le village de Bukokoma, dans ce même territoire avait fait 12 morts, hommes, femmes et enfants, selon des sources de la société civile. Le groupe État islamique a revendiqué l'attaque de Bukokoma par ses canaux habituels. Selon le bureau de coordination humanitaire de l'ONU (OCHA), plus de 50 civils auraient été tués rien que durant le mois de mai dans le territoire de Beni.
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