Dans le volet principal de cette tentaculaire affaire, la justice soupçonne l'ex-président et plusieurs de ses proches d'avoir noué un pacte de corruption avec le régime du dictateur libyen Mouammar Kadhafi afin d'obtenir un soutien financier occulte lors de sa présidentielle victorieuse de 2007. Après dix ans d'enquête, le parquet national financier a requis en mai un procès pour 13 personnes, dont Nicolas Sarkozy et trois de ses anciens ministres, qui contestent catégoriquement les faits. Les magistrats veulent également que soit jugé l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, l'accusateur principal dans ce dossier. Il affirme avoir remis entre fin 2006 et début 2007 5 millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant. C'est précisément la spectaculaire volte-face de ce sulfureux intermédiaire fin 2020 qui a valu à M. Sarkozy d'être interrogé mardi par les enquêteurs. M. Takieddine avait alors affirmé à des médias français que Nicolas Sarkozy n'avait en fait bénéficié d'aucun financement de Mouammar Kadhafi, à la grande satisfaction de l'ex-chef de l'Etat. Mais il était revenu sur ses propos deux mois plus tard. Soupçonnant que cette volte-face ait pu être téléguidée, la justice avait ouvert une enquête quelques mois plus tard notamment pour subornation de témoin, association de malfaiteurs et escroquerie en bande organisée. Huit personnes sont inculpées dans le cadre de cette enquête, dont la très influente Mireille Marchand, patronne d'une agence de paparazzi, qui est soupçonnée d'avoir promis de rétribuer M. Takieddine pour qu'il retire ses accusations. Pour éclairer le rôle éventuel de M. Sarkozy dans cette affaire, les enquêteurs l'ont entendu avant de procéder en sa présence à la perquisition de son domicile, situé un quartier chic de l'ouest parisien. Son épouse Carla Bruni-Sarkozy a été, elle aussi entendue mais comme simple témoin. La perquisition était toujours en cours vers 16H00 (14H00 GMT), selon des journalistes de l'AFP. Selon l'analyse de ses déclarations et des éléments à charge et à décharge, M. Sarkozy pourrait être mis hors de cause, mais il pourrait aussi se voir remettre une convocation en vue d'une inculpation.
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