Maroc: prison ferme pour un responsable d'un mouvement islamiste pour "harcèlement sexuel"

Infos. Un dirigeant du mouvement islamiste marocain Al Adl Wal Ihsane, interdit mais toléré au Maroc, a été condamné à un an de prison pour "harcèlement sexuel", a indiqué mercredi à l'AFP un responsable du mouvement.

Maroc: prison ferme pour un responsable d'un mouvement islamiste pour "harcèlement sexuel"

Un tribunal de Meknès (centre) a condamné mercredi à l'aube Mohamed Baâssou à un an de prison ferme pour "harcèlement sexuel" et "attentat à la pudeur", "tandis que l'accusation de traite des êtres humains a été abandonnée", a déclaré Hassan Bennajeh, responsable au sein d'Al Adl Wal Ihsane ("Justice et dignité"). M. Baâssou a été accusé dans un premier temps d'"adultère" après avoir été arrêté en compagnie de la plaignante en octobre 2022, a précisé M. Bennajeh. Par la suite, la justice l'a poursuivi pour "traite d'êtres humains" et "attentat à la pudeur avec violence", "racolage en vue de la prostitution", selon l'avocate de la partie civile Aicha El Guella. "Il profitait de la vulnérabilité de sa victime en lui promettant un travail pour arriver à ses fins. L'enquête a également révélé qu'il usait du même procédé avec d'autres femmes", a précisé l'avocate. M. Baâssou a aussi été condamné à verser 60.000 dirhams (près de 5.500 euros) de dédommagements à la partie civile. Pour M. Bennajeh, "l'abandon de l'accusation de traite d'êtres humains est l'aveu de son innocence. Et sa condamnation ne fait que confirmer son ciblage pour son appartenance et ses opinions". Considéré comme la principale mouvance islamiste au Maroc, Al Adl Wal Ihsane (AWI) prône l'instauration d'un Etat appliquant la charia, la loi islamique, mais rejette toute violence pour y parvenir. Ce mouvement ne reconnaît pas au roi le statut de commandeur des croyants. Ces dernières années, plusieurs journalistes et opposants ont été condamnés dans des affaires à caractère sexuel. Des faits qu'ils ont toujours niés, s'estimant "ciblés en raison de leurs écrits et opinions". Pour leur part, les autorités marocaines affirment que ces affaires "n'ont rien à voir" avec la liberté d'expression, insistant sur l'indépendance de la justice.

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