Référendum au Mali: les partisans du oui et du non en meetings à Bamako

Infos. Des milliers de partisans et d'opposants au projet de nouvelle constitution qui sera soumis à un référendum dimanche au Mali ont manifesté séparément vendredi dans la capitale Bamako, ont constaté sur place des correspondants de l'AFP.

Référendum au Mali: les partisans du oui et du non en meetings à Bamako

Environ 50.000 supporters du "oui" au projet de constitution soutenu par les autorités de transition étaient réunis dans un stade à la périphérie de Bamako. Dans le même temps, des milliers d'opposants à ce texte se sont rassemblés au Palais de la Culture, situé dans la capitale malienne. Plusieurs membres du gouvernement ont participé au meeting des partisans de la réforme au stade du 26 mars, dont le colonel Assimi Goïta, chef de la junte qui a pris le pouvoir par la force en août 2020 dans un pays confronté à une crise multiforme et aux attaques des groupes jihadistes. Le colonel Goïta, qui n'a pas fait de déclaration, a fait un tour du stade pour saluer le public. Les partisans du "non" ont eux rempli les 3.000 places du Palais de la Culture, avant qu'une coupure de courant les oblige à rejoindre une foule de manifestants rassemblée au dehors. "Nous sommes ici pour dire non à la laïcité", a déclaré à l'AFP Issa Djiré, un imam dont les propos font écho à ceux d'influentes organisations religieuses et personnalités qui s'opposent au maintien de la laïcité dans ce nouveau texte controversé. L'influent imam Mahmoud Dicko, figure tutélaire de la contestation qui avait précédé le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta par les militaires en 2020, était présent au meeting des opposants à la réforme. Les Maliens se prononceront dimanche à partir de 8H00 (locales et GMT) pour approuver ou non le projet de nouvelle constitution. Les résultats sont attendus dans les 72 heures qui suivront. La Constitution proposée est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger le pays jusqu'en mars 2024. Elle fait la part belle aux forces armées, et met en exergue la "souveraineté", mantra de la junte depuis son avènement puis la rupture avec l'ancienne puissance dominante française, ainsi que la lutte contre la corruption, associée à l'ancien régime. Elle légitime les autorités traditionnelles, rehausse le statut de la multitude des langues nationales, et crée un Sénat. Elle se distingue surtout en renforçant les pouvoirs du président. Elle prévoit l'amnistie pour les auteurs de coups d'Etat antérieurs à sa promulgation, et alimente les spéculations persistantes sur une éventuelle candidature du colonel Goïta à la présidentielle, en dépit des engagements initialement pris par les colonels de ne pas se présenter. kt-str-mrb-clt/emd

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