Eswatini: la justice reconnaît officiellement un groupe LGBTQ

Infos. La plus haute juridiction d'Eswatini a officiellement reconnu un groupe LGBTQ, une victoire pour les défenseurs des minorités dans la dernière monarchie absolue d'Afrique, où les relations homosexuelles sont interdites.

Eswatini: la justice reconnaît officiellement un groupe LGBTQ

La Cour suprême, réunie dans la capitale Mbabane, a annulé à l'unanimité un jugement qui avait refusé la demande du plus important groupe de défense des droits LGBTQ du pays d'être formellement enregistré comme une organisation à but non lucratif. "C'est un jugement très important, et un rappel constant aux autorités qu'elles doivent exercer leurs pouvoirs avec retenue et faire très attention aux droits et libertés de chaque citoyen", s'est félicité dans un communiqué Melusi Simelane, qui a défendu ce dossier au nom du groupe des Minorités sexuelles et de genre d'Eswatini (ESGM). En 2019, les autorités avaient refusé d'enregistrer l'ESGM car il était accusé de promouvoir des actes illégaux, d'après le Centre des litiges d'Afrique australe (SALC), un groupe de juristes qui défend les militants. L'ESGM avait contesté cette décision, arguant du fait que si les relations homosexuelles sont interdites, le fait d'être homosexuel et de militer pour la protection des droits LGBTQ n'est pas un crime. Un tribunal lui avait donné tort en 2022, mais la Cour suprême a invalidé ce jugement vendredi en appel, déclarant le refus d'enregistrement "nul et non avenu". Les juges ont donné 60 jours au gouvernement pour réexaminer la demande d'enregistrement. "C'est une avancée juste et équitable. Chaque citoyen d'Eswatini doit être reconnu dans son propre pays, quelle que soit sa diversité", a déclaré à l'AFP un militant LGBTQ sous couvert d'anonymat. Dans le petit Etat pauvre d'1,3 million d'habitants, les couples homosexuels ne peuvent ni se marier, ni adopter des enfants. La décision de la Cour suprême intervient à quelques mois d'élections parlementaires, prévues le 29 septembre, qui ne devraient pas bouleverser le paysage politique actuel. Petit pays enclavé, Eswatini est gouverné depuis 1986 par le roi Mswati III, critiqué pour un train de vie extravagant et régulièrement accusé de violations des droits humains. Le roi, qui peut dissoudre le Parlement, le gouvernement et nommer ou démettre les juges, commande aussi la police et l'armée. Fin juin 2021, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées lorsque la police a violemment réprimé des manifestations pro-démocratie.

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