Des milliers de personnes qui comptaient partir en vacances en Algérie sont bloquées en France par la grève à Air Algérie qui a annulé ses vols depuis Paris et Marseille mercredi, troisième jour du conflit.
Les annulations de vols provoquées par la grève ont conduit au "blocage de milliers de passagers" dans les aéroports français, a déploré mercredi dans un communiqué le ministre français des Transports Thierry Mariani.
"Face à l'annulation des vols de la compagnie Air Algérie qui entraîne le blocage de milliers de passagers dans plusieurs aéroports français", le ministre a réuni mercredi matin "des représentants de l'ambassade d'Algérie en France, de la compagnie Air Algérie, d'Aéroports de Paris et des services de l'Etat".
Lors de cette réunion, il "a insisté sur les obligations de la compagnie envers ses clients, notamment le devoir d'assurer l'information la plus complète des passagers afin notamment d'éviter qu'ils ne se rendent inutilement dans les aérogares".
Une centaine de voyageurs ont dormi à l'aéroport d'Orly, où l'ambiance était tendue mardi au comptoir de la compagnie, virant à la manifestation.
"On veut un avion, on veut un responsable!", scandaient des voyageurs.
En milieu de matinée, un représentant d'Air Algérie est venu s'adresser aux passagers, encadré par des force de l'ordre.
"Il n'y a pas de vol au moment où je vous parle.Nous cherchons la possibilité de vols affrétés mais s'il y en a ce sera pour les gens qui attendent depuis hier", a-t-il assuré.
Ses déclarations ont été accueillies par des "menteurs !" et "voleurs !" lancés par des passagers à bout de nerfs.
"Un billet à 600 euros, c'est une honte ! Air Algérie c'est fini !", s'insurge Leïla Boubekeur, assise sur son lit de camp fourni par Aéroports de Paris."Je resterai ici jusqu'à demain s'il le faut, je dois absolument partir", poursuit-elle, s'accrochant à l'espoir d'un avion affrété, comme ceux qui, mardi, ont acheminé des voyageurs devant initialement partir lundi.
En cette période de vacances, les solutions de repli sont rares, les vols sur toutes les compagnies affichant complet depuis longtemps.
Six des sept vols Air Algérie depuis Marseille pour l'Algérie ont également été annulés mais 500 places de bateau en direction d'Alger et au départ de Marseille restaient disponibles mardi alors qu'une procédure simplifiée a été mise en place pour les remplacements de billets d'avion par des billets de bateau.
Air France, qui offre 4 vols quotidiens entre Paris-CDG et Alger, précise avoir programmé mardi "un cinquième vol au départ d'Orly qui est parti complet", et assure avoir accueilli sur ses vols des passagers d'Air Algérie "lorsque nous avions de la capacité disponible".
Le ministre des Transports, Thierry Mariani, a déploré mardi la date retenue pour cette grève, "tout à fait regrettable".
Il avait appelé "la compagnie Air Algérie à prendre toutes ses responsabilités et à apporter toute l'assistance nécessaire à ses passagers, en priorité leur réacheminement et à défaut l'hébergement".
Air Algérie a demandé aux passagers de ne pas se présenter à l'aéroport et propose un report des voyages ou un remboursement des billets.
Mais cet appel n'est guère suivi.Dans la nuit de lundi à mardi, ils étaient déjà plusieurs centaines à dormir dans les aéroports d'Orly, de Nice et de Marseille.
Mercredi matin, les passagers, pour beaucoup en famille, se sont réveillés les yeux rougis dans l'aérogare pour apprendre que leurs espoirs de partir étaient bien minces.
"On n'a vu personne d'Air Algérie ! Ils ne nous donnent aucune information", confiait sous couvert d'anonymat Hassina qui devait s'envoler pour Alger mardi à 16H45.Beaucoup de voyageurs reprochaient mercredi matin à la compagnie aérienne un manque d'information.
"On est venu en espérant qu'il vont affréter des avions", soufflait Rabah.Alors qu'il devait se rendre au mariage de son fils, il s'indigne que la compagnie ne "s'occupe même pas des bébés".
Beaucoup d'enfants sont au nombre des voyageurs bloqués.Quelques personnes âgées ont également passé la nuit sur place.
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