Chaque année, 5 millions de tonnes de cacao sont produites en Martinique, un volume modeste à l’échelle mondiale, mais réputé pour sa qualité, selon l’association Valcaco. Mais les producteurs et artisans comptent bien prendre une plus grande place dans le monde de la chocolaterie.
Certains exposants ont survolé la mer des Caraïbes puis l'océan Atlantique pour atteindre Paris. C’est le cas de Kora Bernabé, située au premier étage du salon. Elle est la présidente de l'assaciation Valcaco, un collectif qui développe la fillière du cacao martiniquais autour de trois intentions : la qualité, l'excellence et le développement durable. Mais d’abord, un détour par le stand d'Astrid Temmerman, fondatrice d’A-TYPICA Racines Caribéennes, qui, elle, était déjà en métropole.
Avec sa mère, elle tient un stand réconfortant au deuxième étage. Son chocolat chaud antillais aux fèves de cacao, sucre de canne de Martinique, cannelle, vanille, muscade, et fève de Tonka, accompagné de son “pain beurre” — une brioche locale — ravit les curieux et les connaisseurs.
Astrid Temmerman et sa mère au Salon du chcolat / crédit : Keisha Mougani
À lire : Salon du Chocolat : à la rencontre des chocolatières qui mettent en valeur le terroir de leurs pays
Vivant dans l'Hexagone depuis plusieurs années, l'ingénieure agro-alimentaire, bousculée par la pandémie de la Covid-19, s’est mise à questionner son rapport au travail. Éloignée de son île natale, elle se sentait quelque peu déracinée, d’où le nom de son entreprise : A-TYPICA, Racines Caribéennes, qu'elle a créée l'année dernière.
La chocolatière collabore aussi avec des exportateurs caribéens pour créer ses produits. Adepte de la philosophie “Bean to Bar” (de la fève à la tablette), elle se fournit uniquement auprès de cacaoculteurs "respectueux de la dignité humaine et de la planète".
Elle examine les données de ces collaborateurs pour s'assurer que les exploitations ne participent ni à la déforestation ni au travail des enfants avant de les sélectionner.
Un cacao d'excellence
“Aujourd'hui, les modes de consommation changent ; les gens sont intéressés par l’éthique derrière leur tablette de cacao”, constate Kora Bernabé.
Son association Valcaco, créée en 2015, met en avant les producteurs et transformateurs de cacao de Martinique avec la volonté de relancer une filière de cacao locale.
La fève martiniquaise possède des notes aromatiques spécifiques, dues à la composition de son sol. Récompensée à travers le collectif en février dernier, elle a obtenu le prix du meilleur cacao du monde au Cacao Awards.
Kora Barnabé, présidente de l'association Valcaco / crédit : Keisha Mougani
Valcaco s’engage pour un mode de production écologique et éthique et accompagne différents acteurs œuvrant pour une agriculture durable. 90 % des producteurs de l’île sont en agroforesterie, une méthode où arbres, buissons, palmiers et bambous sont intégrés aux cultures de cacaoyers.
Ce système contribue à la protection des sols, augmente la biodiversité et participe à la conservation de l’eau. “C’est un moyen de résistance face au réchauffement climatique”, souligne Kora.
L’association se lance dans une nouvelle aventure : bâtir la première Maison du cacao sur ce territoire. Son objectif : développer une filière d’excellence de cacao 100 % martiniquaise.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.