"Quincy Jones avait cette ouverture d'esprit, cette fraîcheur, qu'il a conservé toute sa vie", se rappelle le journaliste Miles Marshall Lewis. Ce dernier le rencontre à 22 ans lors d'un stage qu'il effectuait au magazine Vibe, spécialisé sur la culture hip-hop, que le producteur a cofondé dans les années 90.
Du jazz au funk en passant par la pop, le R'n'B et le hip-hop, Quincy Jones a influencé plusieurs artistes de ces différents genres musicaux mais aussi dans la culture populaire. Une influence qui s'est également étendue jusque sur le continent africain. " Miriam Makeba était très importante pour Quincy. Il l’a présenté à Harry Belafonte, le célèbre acteur afro-américain, dans les années 1950.", se rappelle le journaliste. Il croisera également la route des artistes Hugh Masekela, le trompettiste sud-africain ou encore Angelique Kidjo, dont il sera le mentor. " Il l’a encouragé au début de sa carrière, à mélanger ses racines africaines avec les genres musicaux occidentaux, ce qui lui a été très utile pour créer son style, qui l’a rendue très populaire."
Hugh was truly 1 of a kind. I'll never forget signing him & Miriam Mkeba at Mercury records when I was an A&R there...And my grandson Sunny's father also produced his '68 hit "Grazing in the Grass." Thank U for the music & for ur contributions to society..Bra Hugh. RIP my friend. https://t.co/CvmH2O5qxs
— Quincy Jones (@QuincyDJones) January 23, 2018
Un héritage transculturel et générationnel
"Tu sais d'où vient le rap ? Ça vient d'Afrique", souffle Quincy Jones au rappeur Kendrick Lamar, dans le documentaire "Quincy", diffusé sur Netflix. Pour le producteur tous les genres musicaux afro-américains, du gospel au rap, puisent leur inspiration du continent africain. "Les rythmes, les rimes, remontent à l'Afrique, au folklore noir. Il y a une forte tradition orale dans la musique noire américaine : les répons, la poésie de louange des Imbongi, les conteurs cousins des griots, les historiens oraux.", écrivait-il alors dans ses Mémoires (2021).
Cela inspirera notamment ses compositions futures, notamment à partir des années 70. Pour la musique de la série The Roots (1977), il collaborera avec deux artistes sud-africains : le musicien Caiphus Semenya et la chanteuse Letta Mbulu et incluera des instruments comme la kora ou encore le djembé.
Il incluera également des paroles, dans des titres qu'il produiera plus tard, comme Liberian Girl, de Michael Jackson ou encore en zoulou, dans l'album Back on The Block, sorti en 1989.
Cet album est le fruit d'une mission qu'il s'était donnée : éduquer la jeunesse. "Les jeunes doivent être initiés au jazz : par-dessus tout, ils doivent comprendre que toute notre musique provient des mêmes racines. La force de la musique africaine vient de la polyrythmie, des répons (...) Les différentes formes d'expression ne devraient jamais être dissociées", expliquait-il dans ses mémoires.
Pour ce projet, il réunira des artistes issus de différents horizons : les rappeurs Ice-T, Big Daddy Kane, les chanteurs Tevin Campbell, El Debarge et on retrouvera également Letta Mbulu et Caiphus Semenya et les monuments de la musique afro-américaine : Miles Davis, Barry White, Ella Fitzgerald, ou encore Ray Charles, son ami de toujours.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.