Emmanuel Nabugodi a été arrêté à) la suite de la diffusion d'une vidéo mettant en scène un simulacre de procès du président ougandais Yoweri Museveni. Le ministère public a qualifié ce contenu de "discours de haine" et a requis une peine de sept ans de prison. Emmanuel Nabugodi a plaidé coupable et a été placé en détention provisoire jusqu’au lundi 18 novembre, date de l’énoncé de sa peine, selon l'AFP.
Une répression renforcée contre la dissidence
Emmanuel Nabugodi est le quatrième Ougandais arrêté ces derniers jours pour avoir critiqué le président ou sa famille sur les réseaux sociaux. Edward Awebwa, un autre jeune homme, avait déjà été condamné en juillet à six ans de prison pour des propos similaires. Cette vague d'arrestations s’inscrit dans un climat de répression croissante contre les voix dissidentes en Ouganda, où les autorités renforcent les sanctions contre les critiques en ligne. Amnesty International dénonce cette répression, affirmant que la récente loi de 2022 "menace le droit à la liberté d’expression en ligne", un droit fondamental selon Muleya Mwananyanda, directrice du programme Afrique de l’Est et Afrique australe de l’organisation : "Ce texte de loi est conçu pour cibler délibérément les détracteurs du gouvernement et servira à faire taire la dissidence."
Un régime sous haute surveillance
Le président Yoweri Museveni est souvent accusé par des ONG de restreindre la liberté d'expression et de bafouer les droits humains. Il est parfois qualifié de “dictateur” par les médias européens. L'Ouganda se classe actuellement à la 128e place sur 180 dans l'indice de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, un reflet de la situation difficile des journalistes et des citoyens qui osent défier l'autorité du président Museveni.
Né en 1944, Yoweri Museveni dirige l'Ouganda d'une main de fer depuis plus de 35 ans. Après avoir renversé le gouvernement de Milton Obote en 1986, il a maintenu son pouvoir à travers des réformes constitutionnelles successives, éliminant les limites de mandats et d'âge pour accumuler les mandats successifs. Il est aujourd’hui l’un des dirigeants les plus anciens au monde.
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