Les rebelles libyens ont affirmé mercredi qu'il avait été "impossible" jusqu'à présent de trouver une solution politique avec le régime de Mouammar Kadhafi, niant par ailleurs avoir commis des exactions dans l'Ouest comme les a accusés Human Rights Watch.
Immobiles depuis quelques jours sur le front au sud de Tripoli, en attendant "le feu vert" de l'Otan pour avancer, les rebelles ont été débordés mercredi par une contre-offensive des troupes gouvernementales qui ont repris le hameau de Goualich, à une centaine de kilomètres au sud du bastion de la capitale.
"L'armée de Kadhafi a avancé, il n'y avait pas beaucoup de rebelles.Elle a pris le dernier check-point à Goualich", a déclaré à l'AFP Achour Abou Deya, le commandant d'un groupe de rebelles à Yefren, localité contrôlée par l'insurrection, non loin de là.
Mais il y a toujours des combats à l'arme lourde, au canon anti-char et aux roquettes Grad dans cette position enlevée il y a tout juste une semaine par l'insurrection, a-t-il raconté.
Et tandis que les combats se poursuivent, le régime et l'insurrection campent sur leurs positions: "Jusqu'à présent, il est impossible de trouver une solution politique: Kadhafi veut rester en place et les rebelles ne le veulent pas", a déclaré à l'AFP le colonel Juma Brahim, chef du centre militaire opérationnel pour l'Ouest libyen basé à Zenten.
La France, fer de lance de l'opération internationale en Libye, a toutefois assuré mardi qu'une solution politique commençait à "prendre forme", grâce à des contacts diplomatiques de plus en plus soutenus devant permettre le départ du pouvoir de Kadhafi.Il ne s'agit néanmoins pas encore de "véritables négociations", selon Paris.
"Au dernier moment, Kadhafi cherche une solution pacifique parce qu'il est affaibli.Tous les soldats et les équipements (de l'armée régulière) passent dans notre camp un par un", a affirmé le colonel Juma Brahim.
Les rebelles de l'Ouest n'ont "pas de contacts" avec le régime, a-t-il dit."Kadhafi veut entrer en contact mais je ne sais pas avec qui", a-t-il ajouté.
Depuis une semaine, les combattants du Djebel Nefoussa se préparent aux prochaines batailles destinées à prendre deux verrous stratégiques au sud et à l'ouest de Tripoli, tandis qu'à l'est de la capitale, les rebellent avancent du côté de Zliten.
Les rebelles, qui pâtissent de problèmes de coordination et de divergences de stratégie entre les généraux à Benghazi (est) et les combattants sur le front, ont d'ailleurs annoncé avoir créé une structure de commandement unifiée.
Les rebelles accusés d'exactions
Les insurgés de l'Ouest se voient désormais accusés d'exactions par l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), selon qui ils ont commis des incendies, des pillages et fait subir de mauvais traitements à des civils, en juin et juillet et jusqu'à la semaine dernière, lors de leur offensive.
"Les chefs rebelles ont le devoir de protéger les civils et leurs biens, particulièrement les hôpitaux, et de sanctionner quiconque se livre au pillage ou à d'autres abus", a affirmé HRW.
La France a appelé peu après la rébellion à enquêter sur ces éventuelles exactions.Le CNT "a des responsabilités particulières s'agissant de la promotion et de la protection des droits de l'Homme, dont les principes figurent dans sa charte constitutive", a indiqué le Quai d'Orsay.
Mais le numéro 2 de la rébellion, Mahmoud Jibril, a réfuté ces accusations lors d'une rencontre à Bruxelles avec les chefs de la diplomatie des trois pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas).
Admettant "quelques incidents" durant les deux premières semaines de l'insurrection, lancée à la mi-février, il a affirmé: "ce n'est plus le cas dans les zones libérées".
Les pays du Benelux, comme plus d'une vingtaine d'Etats avant eux, ont reconnu lors de cette rencontre le CNT comme "représentant légitime du peuple libyen pendant la période de transition".
De leur côté, les autorités libyennes ont annoncé avoir lancé une enquête pour déterminer le sort de 105 enfants d'un orphelinat, enlevés selon elles à Misrata (ouest), après les bombardements de cette ville et dont on est sans nouvelles depuis plusieurs semaines.
Selon le ministre libyen des Affaires sociales, Ibrahim Charif, un médecin de la rébellion, arrêté par les autorités libyennes, a avoué que les enfants avaient été emmenés en Italie et en France.
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