Avant d’être ennemis jurés, Booba et Rohff étaient presque complices. En 2003, ils enregistrent même un titre ensemble. Mais comme dans tout bon drame, un désaccord – ici entre maisons de disques – vient tout gâcher. Rohff, piqué dans son amour-propre, déclare alors ne plus avoir aucun respect pour Booba.
Origine de la querelle : l'affrontement verbal, un classique du rap
S’ensuit une escalade verbale où chacun tente de "mettre l’autre en PLS" (position latérale de sécurité, pour les non-initiés). De Wesh Morray de Booba à Wesh Zoulette de Rohff, les titres s’enchaînent, et avec eux, les punchlines assassines.
Et ce n’est pas juste pour le plaisir de clasher. C’est aussi du business : une bonne embrouille, ça fait vendre. Albums, vêtements, streams… Tout le monde en profite, sauf peut-être les vendeurs de la boutique Ünkut, l’un d’eux ayant fini à l’hôpital après une altercation avec Rohff.
Booba : le clash, un sport national
Pour Booba, les clashs sont presque une seconde nature. Kaaris, La Fouine, Maes, Gims… Peu de rappeurs ont échappé à son viseur. Inspiré par la culture gangster des États-Unis, Booba s’est forgé une image de troll professionnel, soutenu par son armée de ratpis, toujours prêts à lui fournir des dossiers bien juteux sur ses rivaux.
Ce savoir-faire dans l’art de l’embrouille lui a même coûté son compte Instagram, supprimé après un trop-plein de provocations. Mais qu’importe : le Duc rebondit, cette fois en "YouTubeur réact".
La vidéo : une critique peu tendre
Sa dernière création ? Une vidéo où il donne son avis sur Fitna, l’album de Rohff. Sur fond de prods qu’il juge "démodées" et de flows "pas dans l’air du temps", Booba n’y va pas de main morte. Il critique tout, des refrains qu’il qualifie de "catastrophes" au manque de certifications de son rival, qu’il associe à un manque de niveau.
Même lorsqu’il complimente les invités de l’album, comme Le Rat Luciano ou Lino, c’est pour mieux enfoncer Housni Mkouboi : "Ils t’ont éteint en quatre mesures." Ambiance…
Résultat ? En 24 heures, la vidéo atteint 500 000 vues. Une belle performance. Sauf que ce succès fut de courte durée.
Rohff répond : "Tu es rohffophobe !"
Fidèle à son tempérament, Rohff n’a pas tardé à réagir. En story Instagram, il ironise et le traite de "rohffophobe", inventant au passage un nouveau mot.
Rohff ressort aussi quelques casseroles de Booba : des audios de fans qui le taillent en pièces, ses liens supposés avec Vincent Bolloré et Éric Zemmour, et même des anecdotes sur un Booba fanboy des années 2000. "Stan" (la chanson de Eminem) version française ? L’idée amuse Rohff, mais on doute que Booba partage cet humour.
La vidéo disparaît, mais le clash continue
YouTube a finalement retiré la vidéo, à la suite d’une réclamation de Rohff. Sur Twitter, Booba annonce la nouvelle avec son habituel sens du drama.
T’inquiète pas @booba j’ai vu le coup venir ? pic.twitter.com/yM95eucpCE
— Pulko (@Pulko33) November 13, 2024
Mais loin de se décourager, il menace déjà de revenir avec une nouvelle analyse, cette fois sur Grand Monsieur, un précédent album de Rohff.
.@rohff Me force pas à chroniquer Grand monsieur!!! ??? Juste sur la cover j'peux faire un documentaire. ? #locolocoloco pic.twitter.com/gbtgvdfJP0
— Booba (@booba) November 13, 2024
Et parce qu’un bon clash ne serait rien sans un brin de créativité, Booba détourne la pochette de l’album en une affiche de James Bond parodique, où Rohff devient "00Snep", référence à son prétendu manque de certifications.
Il dissimule ses certifs pour agir dans l'ombre nwar. C'est Double zéro snep l'agent pas certifié. Et comme il le dit si bien "pierre qui roule n'amasse pas Houss!" #surladurée #dansladiscretion #furtifsanscertif #zerozerosnep ??? pic.twitter.com/iw1cJS9iii
— Booba (@booba) November 14, 2024
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