Médecins sans frontière (MSF) a décidé, mardi 19 novembre, d'interrompre ses actions à Port-au-Prince. Le personnel et les patients sont ciblés par de nombreuses attaques, des menaces de viol et de mort par les forces de police. Ces violences poussent MSF à suspendre son aide.
Lundi 11 novembre, une ambulance transportant trois jeunes blessés par balle et des membres de MSF a été attaquée. Les forces de l’ordre et un groupe d'autodéfense ont encerclé le véhicule, crevé les pneus et tiré des gaz lacrymogènes. Deux des jeunes ont été exécutés. Les intimidations envers l'équipe médicale de la part des forces de l'ordre se sont poursuivies les deux semaines suivants les meurtres.
Une suspension regrettée par MSF
À partir du mercredi 20 novembre, les blessés ne seront plus pris en charge dans les cinq structures médicales MSF de la capitale. Christophe Garnier, coordinateur général de MSF en Haïti, explique dans un communiqué que l’ONG ne peut plus travailler si les forces de l'ordre deviennent dangereuses. Il regrette cette décision et attend que "les groupes armés, les membres des groupes d'autodéfense et les forces de l'ordre garantissent la sécurité de notre personnel et de nos patients".
Le pays connaît depuis des années une forte instabilité. Des gangs contrôlent 80% de la capitale. Ces groupes armés sont accusés de meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. La situation humanitaire est catastrophique. La semaine dernière, plus de 20 000 personnes ont été forcées de fuir, un chiffre inédit depuis août 2023, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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