Des œuvres d’art, témoins d’un royaume puissant
28 artefacts en or vont retourner au Ghana, après restitution, ce week-end des samedi 23 et dimanche 24 novembre, par l'Afrique du Sud. Ces pièces, minutieusement façonnées par les artisans du royaume Asante, vont bien au-delà de leur beauté. Épées cérémoniales, colliers somptueux ou serrures de palais finement travaillées : chaque objet incarne un fragment de la gouvernance et de l’identité royale de ce royaume d’Afrique de l’Ouest, autrefois redouté pour sa puissance et son influence.
Selon Ivor Agyeman-Duah, historien et directeur du musée du palais Manhyia interrogé par l'AFP, ces objets sont des "chefs-d’œuvre d’orfèvrerie". Leur restitution marque un jalon crucial dans la revalorisation du patrimoine africain, souvent dispersé aux quatre coins du globe.
L’or, fil conducteur d’une civilisation
Chez les Asante, l’or n’a jamais été un simple métal. Symbole de pouvoir et de richesse, il a façonné leur civilisation. Le royaume utilisait la poudre d’or comme monnaie d’échange bien avant l’arrivée des Européens et les fameux poids en or Asante témoignent de leur savoir-faire unique.
Aujourd’hui, chaque artefact rapatrié rappelle cette sophistication culturelle et artistique. Et surtout, il offre aux Ghanéens une occasion de renouer avec une histoire longtemps fragmentée. Les célébrations prévues à Kumasi marquent ainsi une victoire, à la fois culturelle et politique, pour toute l’Afrique.
Une restitution qui fait écho à d'autres combats
Ce retour au Ghana ne s’est pas fait sans efforts. En début d’année, Otumfuo Osei Tutu II, le roi Asante, avait demandé à AngloGold Ashanti, une société minière sud-africaine, de rendre ces trésors achetés en 2000 à un collectionneur suisse. Après des négociations, ces objets rejoignent désormais une galerie flambant neuve au musée du palais Manhyia, ouverte en mai dernier pour accueillir les pièces restituées au fil des ans.
Ce geste s’inscrit dans une dynamique plus large, où les pressions montent pour que les institutions occidentales restituent les œuvres pillées lors de l'époque coloniale. En témoignent les récents rapatriements d’artefacts par des musées américains et européens, à l’instar des 32 objets "prêtés" par le British Museum ou des restitutions françaises au Bénin.
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