Santé. Une nouvelle menace à prendre au sérieux : la fièvre d’Oropouche, le nouveau virus qui atteint l’Europe

Actus. Échappé des forêts tropicales d’Amazonie, le virus Oropouche inquiète désormais les autorités sanitaires européennes. Bien que limité pour l’instant à des cas importés, ce nouvel arbovirus suscite des interrogations sur son potentiel d’adaptation à des environnements différents.

Santé. Une nouvelle menace à prendre au sérieux : la fièvre d’Oropouche, le nouveau virus qui atteint l’Europe
La maladie transmise aux humains par des piqûres d'insectes (Culicoides paraensis (en) et plusieurs espèces de moustiques) à partir du sang de paresseux.

Originaire des zones tropicales d’Amérique du Sud, le virus Oropouche (Orov) a longtemps évolué loin des préoccupations des Européens. Transmis par un petit moucheron appelé Culicoides paraensis — introuvable en Europe à ce jour — ce virus s’est progressivement propagé au-delà de ses frontières habituelles. En 2024, des cas importés ont été recensés dans plusieurs pays européens, dont l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne.

Les malades identifiés avaient tous voyagé récemment dans des régions épidémiques, notamment au Brésil et à Cuba, où le virus connaît une recrudescence. Si aucun cas de transmission locale n’a été signalé en Europe, la détection de cette maladie dans de nouveaux territoires soulève des préoccupations.

Des symptômes trompeurs

Fièvre soudaine, douleurs articulaires, maux de tête, nausées… La fièvre d’Oropouche est difficile à détecter car elle peut être confondue avec des maladies comme la dengue ou le chikungunya. Pourtant, cette arbovirose reste distincte. Bien que bénigne dans la majorité des cas, elle peut entraîner des complications graves, telles que des méningites ou encéphalites, et, dans de rares cas, la mort.

Au Brésil, deux jeunes femmes en bonne santé sont décédées des suites de cette infection en 2024. Ces événements tragiques, bien que rares, alertent les autorités sanitaires. Plus préoccupante encore est la possible transmission du virus de la mère à l’enfant, avec des cas suspectés de malformations congénitales similaires à celles causées par le virus Zika.

Une surveillance accrue pour une menace émergente

Face à la propagation du virus Oropouche, les organismes de santé publique redoublent de vigilance. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) recommande un dépistage systématique chez les voyageurs présentant des symptômes après un séjour en zone à risque.

Cependant, la lutte contre ce virus repose principalement sur la prévention. L’absence de vaccin ou de traitement spécifique rend cruciale la protection contre les piqûres d’insectes : répulsifs, vêtements couvrants, moustiquaires et campagnes de lutte antivectorielle restent les armes principales face à cette menace.

Une question d’adaptation climatique ?

L’apparition de cas importés en Europe interroge sur la capacité du virus Oropouche à s’adapter à de nouvelles régions. Les changements climatiques, en modifiant la répartition géographique des insectes vecteurs, pourraient ouvrir des portes insoupçonnées à cette maladie tropicale.

Si l’Europe reste pour l’instant préservée de la transmission locale, les experts mettent en garde : un simple vecteur introduit pourrait suffire à changer la donne. À l’heure où les arboviroses comme Zika, dengue ou chikungunya inquiètent déjà le globe, l’Oropouche s’ajoute à la liste des maladies surveillées de près.

Une menace sous contrôle, mais jusqu’à quand ?

Pour l’instant, le virus Oropouche ne constitue pas une urgence sanitaire majeure en Europe. Mais sa simple présence rappelle l’interconnexion croissante des écosystèmes et des risques sanitaires qu’elle engendre. 

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