Les rebelles ont repoussé lors de violents combats mercredi une contre-offensive du régime dans l'ouest de la Libye, pourchassant ses troupes jusqu'aux portes de la ville clé d'Al-Assaba, à 80 km au sud de Tripoli.
Parvenus sur les collines surplombant Al-Assaba, des centaines de rebelles pilonnaient en soirée la ville tenue par les troupes de Mouammar Kadhafi, selon un journaliste de l'AFP sur place.
D'intenses combats aux armes lourdes et légères opposaient les deux camps, les pro-Kadhafi ripostant aux roquettes Grad, dans un véritable déluge de feu.Vers 18H00 GMT, des détonations puissantes secouaient les hauteurs de la ville où les protagonistes, à portée de vue, se livraient des combats rapprochés.
Al-Assaba, située à environ 80 km de Tripoli, est la dernière ville avant Gharyane, verrou stratégique pour la capitale libyenne, bastion du régime Kadhafi.
La rébellion a fondu sur Al-Assaba après être parvenue à repousser la contre-offensive lancée le matin par l'armée gouvernementale sur le hameau de Goualich, à environ 17 km plus au sud.
Carcasses calcinées, bâtiments en feux et dépouilles de loyalistes gisant à terre, Goualich portait en fin de journée les stigmates de violents combats.
Surprise par l'attaque des loyalistes, la rébellion avait quasiment abandonné ce hameau pris il y a une semaine, avant que des centaines de rebelles n'affluent en renfort des villages voisins des montagnes de Nefoussa, et prennent à revers l'armée de Kadhafi.
Dans leur fuite, les soldats ont laissé armes et munitions, cherchant à se retrancher au plus vite à Al-Assaba.
Mais, euphoriques par leur succès inespéré, les rebelles ont décidé de les pourchasser, se dirigeant par colonnes entières, à pieds ou en pick-up, vers leur prochain objectif, Al-Assaba.
Depuis une semaine, les combattants se préparaient à avancer pour encercler Tripoli du sud, de l'ouest et de l'est du côté de Zliten.
La voix des armes semble pour le moment encore privilégiée pour mettre un terme au conflit, né d'une révolte populaire le 15 février.
"Jusqu'à présent, il est impossible de trouver une solution politique: Kadhafi veut rester en place et les rebelles ne le veulent pas", a déclaré à l'AFP le colonel Juma Brahim, chef du centre militaire opérationnel pour l'Ouest libyen.
Pourtant, la France, fer de lance de l'opération internationale en Libye, avait assuré mardi qu'une solution politique commençait à "prendre forme", grâce à des contacts diplomatiques de plus en plus soutenus devant permettre le départ du pouvoir de M. Kadhafi.Il ne s'agit néanmoins pas encore de "véritables négociations", selon Paris.
Les rebelles, qui pâtissent de problèmes de coordination et de divergences de stratégie entre les généraux à Benghazi (est libyen) et les combattants sur le front, ont d'ailleurs annoncé avoir créé une structure de commandement unifiée.
Les rebelles accusés d'exactions
Les insurgés de l'Ouest se voient désormais accusés d'exactions par l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), selon qui ils ont commis incendies et pillages et fait subir de mauvais traitements à des civils en juin et juillet.
"Les chefs rebelles ont le devoir de protéger les civils et leurs biens, particulièrement les hôpitaux, et de sanctionner quiconque se livre au pillage ou à d'autres abus", a affirmé HRW.
La France a appelé la rébellion à enquêter sur ces éventuelles exactions.Le CNT "a des responsabilités particulières s'agissant de la promotion et de la protection des droits de l'Homme, dont les principes figurent dans sa charte constitutive".
Mais le numéro deux de la rébellion, Mahmoud Jibril, a réfuté ces accusations lors d'une rencontre à Bruxelles avec les chefs de la diplomatie des trois pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas).
Admettant "quelques incidents" durant les deux premières semaines de l'insurrection il a affirmé: "ce n'est plus le cas dans les zones libérées".
Les pays du Benelux, comme plus d'une vingtaine d'Etats avant eux, ont reconnu le CNT comme "représentant légitime du peuple libyen pendant la période de transition".
En revanche la Russie a maintenu sa position hostile à l'intervention militaire de l'Otan en déclinant l'invitation à se joindre à la réunion du groupe de contact sur la Libye, vendredi à Istanbul.
"Nous considérons que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté des décisions sur la Libye, et que c'est bien lui qui doit continuer de jouer pleinement son rôle central dans le règlement de la crise", a souligné la diplomatie russe.
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