"Mon père, le peintre et poète sud-africain Breyten Breytenbach, s'est éteint paisiblement ce dimanche 24 novembre à Paris, à l'âge de 85 ans", a déclaré sa fille Daphnée Breytenbach, à l’AFP.
Breyten Breytenbach est né en 1939 à Bonnievale, une petite ville de la province du Cap (sud-ouest). Il ne tolérera jamais la ségrégation dans son pays, qu'il a quitté à 20 ans, abandonnant des études littéraires à l'université du Cap.
Il quitte alors l’Afrique du Sud au début des années 1960 pour s’installer à Paris. Après son installation en France, il épouse en 1963 Yolande Ngo Thi Hoang Lien, d'origine vietnamienne. Les mariages mixtes étant illégaux et passibles de prison, il continue de se rendre régulièrement en Afrique du Sud.
De la capitale, il crée le mouvement Okhela, un réseau clandestin pour aider, de l’étranger, l’ANC (Congrès national africain).
Son engagement lui vaudra d’être arrêté et condamné à neuf ans de prison, lorsqu’il retourne en Afrique du Sud, sous une fausse identité, en 1975. Il sera libéré sept ans plus tard en 1982.
Durant son séjour en prison, il écrira son roman le plus célèbre : Confession véridique d'un terroriste albinos" (1984). Le président français François Mitterrand avait contribué à sa libération. Il obtiendra ensuite la citoyenneté française.
Breyten Breytenbach a publié une cinquantaine de livres durant sa vie et de nombreux volumes de poésie, écrits essentiellement dans sa langue maternelle, l'afrikaans.
Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur et commandeur des Arts et des Lettres, les plus hautes distinctions culturelles en France.
De la France à l’Afrique du Sud, son engagement politique salué
"Il laisse un vide immense. Il était l'être le plus exceptionnel qu'il m'ait été donné de connaître. Je suis immensément fière de l'appeler mon père", a également déclaré Daphnée Breytenbach.
La classe politique sud-africaine et française lui a aussi rendu hommage.
Breyten Breytenbach passed away in Paris on 24 November after a life dedicated to freedom 🕊️
— France in South Africa (@FrenchEmbassyZA) November 25, 2024
🔗 https://t.co/QZnNkQ6PzL pic.twitter.com/gt4gLfszZG
Cyril Ramaphosa s’est exprimé sur le réseau social X a rendu hommage à “son courage et sa persévérance” dans la lutte contre le régime de l’apartheid.
Today we mourn the passing of Breyten Breytenbach, 85, humanist whose strident and sustained literary assault on apartheid and its enforcers and endorsers traversed bookstores, domestic bookshelves, lecture halls, art galleries and theatre stages around the world.
— Cyril Ramaphosa 🇿🇦 (@CyrilRamaphosa) November 25, 2024
My thoughts… pic.twitter.com/Oxj7lvUrwI
Dans un communiqué, l'ancien ministre français de la Culture Jack Lang s'est dit "très triste d'apprendre la disparition de (son) ami, le poète, le peintre et magnifique écrivain sud-africain Breyten Breytenbach".
"Rebelle au coeur tendre, il aura été de toutes les luttes en faveur des droits de l'homme. (...) L'Afrique du Sud, cette nation arc-en-ciel si chère à Nelson Mandela, lui doit beaucoup", a-t-il ajouté.
Je suis très triste d’apprendre la disparition de mon ami, le poète, le peintre et magnifique écrivain sud-africain Breyten Breytenbach. Rebelle au cœur tendre, il aura été de toutes les luttes en faveur des droits de l’homme. pic.twitter.com/4StPlBuUG0
— Jack Lang (@jack_lang) November 24, 2024
Jusqu'à sa mort, il a partagé son temps entre la France, les États-Unis, le Sénégal, où il dirigeait l'Institut Gorée pour la promotion de la paix en Afrique, et de brefs séjours dans son pays natal.
(Avec AFP)
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