Massacre de Thiaroye au Sénégal : “C’est un crime d’Etat”, selon l’historienne Armelle Mabon

Actus. Armelle Mabon est historienne. Elle vient de publier : le Massacre de Thiaroye, histoire d’un mensonge d’état, aux éditions du Passager Clandestin. Elle évoque sur Africa Radio de nombreux “mensonges d’état” au sujet de Thiaroye.

Massacre de Thiaroye au Sénégal : “C’est un crime d’Etat”, selon l’historienne Armelle Mabon
L'historienne française Armelle Mabon mène depuis une dizaine d’années un travail de recherche sur le massacre de Thiaroye - Yves Monteil

Le chef de l’état français Emmanuel Macron a reconnu jeudi que les forces coloniales françaises avaient commis un "massacre" contre des tirailleurs africains en 1944 près de Dakar, a indiqué le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye dans plusieurs interviews à des médias français. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye affirme que cela "doit ouvrir la porte à une collaboration parfaite pour la manifestation de toute la vérité sur ce douloureux évènement". 

Il y a 80 ans, le 1er décembre 1944, dans le camp militaire de Thiaroye, en périphérie de Dakar, l’armée française a ouvert le feu sur des tirailleurs qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de soldes. Le bilan officiel de l'armée, de 35 à 70 morts, est contesté par les historiens, qui l'estiment à plusieurs centaines. 
Six des tirailleurs exécutés à Thiaroye sont désormais reconnus  « morts pour la France ».  L’annonce avait été faite par le secrétariat d'État français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire le 28 juillet dernier. Ce geste est salué par les familles de tirailleurs et historiens.  

 

Chercheuse, historienne, Armelle Mabon a enseigné à l’université Bretagne-Sud. Membre du laboratoire TEMOS, elle fait aussi partie du Collectif Secret Défense. Elle mène depuis une dizaine d’années un travail de recherche sur le massacre de Thiaroye. Elle vient de publier : le Massacre de Thiaroye, histoire d’un mensonge d’état, aux éditions du Passager Clandestin « Le fait d’avoir donné la mention « morts pour la France, il y a quand même des conséquences importantes notamment pour le procès en révision. Parce que dès lors qu’on reconnaît, ne serait que six avec la mention « morts pour la France », cela veut dire que c’est une reconnaissance qu’il n'y a jamais eu de rébellion armée, ni de mutinerie, sinon on ne donne pas la mention morts pour la France à des mutins ou à des gens qui ont commis un crime de rébellion armée» affirme t-elle.  



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