Au pays des mille collines, la campagne présidentielle et des législatives ont commencé le week-end du 22 juin. Les 9,5 millions d’électeurs devront choisir entre les trois candidats officiels : Paul Kagame, l’actuel président et chef du parti du FPR (Front patriotique Rwandais), en lice pour un quatrième mandat, Frank Habineza, chef du Parti démocratique vert et Philippe Mpayimana, un candidat indépendant.
Tous trois s’étaient déjà affrontés lors de la dernière élection en 2017. Les Rwandais devront également départager les 600 candidats pour les 80 sièges de députés du Parlement.
Face à Paul Kagame, Frank Habineza, fondateur et chef du Parti démocratique vert, seul parti d’opposition reconnu au Rwanda, souhaite défendre les Droits de l’Homme, la liberté d’expression et lutter contre le chômage et la pauvreté.
HAPPENING: Democratic Green Party presidential candidate, Frank Habineza, arrives at Mahoko trading centre, Rubavu district, for a campaign rally.
— The New Times (Rwanda) (@NewTimesRwanda) July 2, 2024
He was welcomed by district Mayor Prosper Mulindwa.
?: @germain_rda /TNT pic.twitter.com/DppLoZNRUq
Philippe Mpayimana,fonctionnaire, souhaite renforcer le rôle de la population dans la vie politique et protéger les acquis de la politique de Paul Kagame et lutter contre le chômage.
Independent presidential candidate Philippe Mpayimana briefs the media about his campaign trail. It is set to kick off in Kirehe District, Eastern Province, on June 22 and conclude in Nyarugenge District, Kigali, on July 13.
— The New Times (Rwanda) (@NewTimesRwanda) June 21, 2024
He says he'll cover all 30 districts of the country. pic.twitter.com/m7bg1vpUf9
Une élection sans surprise
Le président sortant est le grand favori de cette élection présidentielle.
Au pouvoir depuis 24 ans, il représente pour certains Rwandais la stabilité et l’unité. À la fin du génocide au Rwanda, en 1994, le président, alors leader du FPR, fait partie du gouvernement d’unité nationale en tant que vice-président et ministre de la Défense. Il est considéré comme l’artisan de la reconstruction du pays, en rendant anticonstitutionnelle l’affichage de l’appartenance ethnique sur les pièces d’identité.
Il lance, en 2000, le programme “Vision 2020”. L’objectif est de sortir le Rwanda de la pauvreté, bâtir une unité nationale et s’insérer dans la mondialisation.
En une vingtaine d’années, le territoire a connu une croissance économique stable et toujours au-dessus de 4 %, selon la Banque Mondiale, et des évolutions sociales importantes avec la progression de l’espérance de vie, la baisse du taux de pauvreté (59,2 en 2000 et 47,4 % en 2022)
Cependant, le Rwanda doit faire face à un taux de chômage à 16 %, qui touche essentiellement les femmes et les jeunes.
Le président est aussi décrié pour sa politique régionale, notamment concernant la République démocratique du Congo. Les relations avec le pays voisin alternent entre entente cordiale et montée des tensions. Il est soupçonné par le gouvernement congolais, l’ONU et les Etats-Unis, de soutenir le M23, un groupe rebelle qui commet des exactions à l’Est de la RDC.
Il est également décrit, par les observateurs et ses opposants, comme un dictateur qui traque et réprime toute opposition, comme le rapporte l’enquête de Forbidden Stories en collaboration avec 17 médias, Rwanda Classified.
Élu en 2003 (95,05 %), en 2010 (93,03%) et 2017 (98,7%), Paul Kagame pourrait de nouveau se représenter en 2029 et 2034, malgré ses trois mandats.
En 2015, un changement constitutionnel a modifié la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans. Ne prenant pas en compte les mandats précédents, il peut donc se représenter.
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