"Les garde-côtes mauritaniens ont retrouvé les corps de 89 personnes à bord d'un grand bateau de pêche traditionnel qui a chaviré le lundi 1er juillet sur les côtes de l'océan Atlantique" à 4 km de la ville de Ndiago (sud-ouest de la Mauritanie), a annoncé jeudi 4 juillet, l'Agence mauritanienne d'information.
Les garde-côtes ont secouru neuf personnes, dont une fillette de 5 ans, a-t-elle ajouté. 72 personnes sont actuellement portées disparues.
D’après les témoignages de rescapés recueillis par l’Agence d’information, le bâteau comportait 170 passagers. Il serait parti de la frontière entre le Sénégal et la Gambie, aurait remonté les côtes sénégalaises vers le nord et aurait sombré peu de temps après avoir passé les eaux mauritaniennes.
Action pour les droits humains et l'amitié et deux autres ONG basées au Sénégal ont écrit dans un communiqué que la plupart des victimes du récent naufrage étaient sénégalaises et se sont émues d'un "énième drame (qui) met en lumière les conditions de désespoir qui poussent de nombreux jeunes à risquer leur vie dans des traversées périlleuses".
Plus de 5 000 morts au cours des cinq premiers mois
En mai, au moins 26 migrants partis de Guinée ont perdu la vie au large du Sénégal en mai. Au même endroit, en février, au moins 26 autres migrants ont connu le même sort.
La route migratoire de l’Atlantique est généralement empruntée pour gagner les Îles Canaries, un archipel espagnol, pour ensuite gagner l'Europe. La traversée prendrait des jours et les conditions sont décrites comme terribles par les survivants, “à la merci de la faim et la soif, du soleil, des éléments et des avaries.”
Le nombre de migrants ayant débarqué en 2023 aux Canaries a plus que doublé en un an pour atteindre le chiffre record de 39.910, selon le gouvernement espagnol.
Plus de 5.000 migrants ont péri au cours des cinq premiers mois de 2024 en tentant de rallier les côtes espagnoles, la plupart sur la route des Canaries, rapporte l'ONG espagnole Caminando Fronteras.
La politique du gouvernement sénégalais remise en question
La Marine sénégalaise multiplie les interceptions de pirogues et les secours aux migrants en détresse.
Elle rapportait cette semaine avoir intercepté une pirogue avec 74 candidats à l'émigration, dont 20 enfants.
La Marine nationale a intercepté, ce jour, 74 candidats à l'émigration irrégulière dont 20 enfants, à bord d'une pirogue mouillée au large de Yenne.
— Marine nationale sénégalaise (@MarineNation_SN) July 3, 2024
Les migrants ont été débarqués à la Base navale de Dakar et remis aux autorités compétentes. pic.twitter.com/u83TA8T9WC
En juin, les patrouilleurs ont intercepté plus de 470 personnes au cours de quatre opérations, selon des informations publiées sur ses réseaux sociaux.
Pour les ONG basées au Sénégal, les dispositifs mis en place, y compris en collaboration avec l'Union européenne, ne sont pas efficaces.
Elles réclament du nouveau gouvernement "une politique de jeunesse plus efficace", ainsi qu'une "amélioration des conditions de vie des populations sénégalaises et la promotion de voies de migration sûres et légales".
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