Son nom est Collins Jumaisi Khalusha et il a 33 ans. Il a été interpellé dans la matinée du lundi 15 juillet, à Nairobi, au Kenya dans le cadre d’une enquête en lien avec la découverte de huits corps de femmes mutilés, sur le site de la décharge dans le sud de la capitale kényane, vendredi 12 juillet.
Il a reconnu les faits et a avoué avoir tué 42 femmes. L'âge des victimes va de 18 à 30 ans pour les huit premiers trouvés, a précisé Amin Mohamed, le chef de la Direction des enquêtes criminelles.
Le suspect a été retrouvé après l'analyse du téléphone portable d'une des victimes.
Il a été arrêté devant un établissement où il était venu assister à la finale du championnat d'Europe de football qui opposait dimanche soir l'Espagne à l'Angleterre.
Au moment de son arrestation le suspect "était en train d'attirer une autre victime", ont déclaré les autorités.
Sa femme, sa première victime
"Malheureusement, et c'est très triste, le suspect a affirmé que sa première victime était sa femme (...) qu'il a étranglée, avant de démembrer son corps et de le déposer" dans la décharge, a affirmé M. Mohammed.
"Upon interrogation, the suspect confessed to have lured and murdered 42 women, between 2022 and as recently as 12th July 2024. The suspect alleged that the first victim was his wife, whom he strangled to death before disposing it at the site." DCI Director Mohammed Amin reveals… pic.twitter.com/guSzAkuZtz
— KTN News (@KTNNewsKE) July 15, 2024
Une machette, "qui selon nous, servait à démembrer les victimes", a été retrouvée lors de la perquisition au domicile du suspect, a-t-il ajouté.
Selon les premiers interrogatoires, toutes les victimes ont été tuées "de la même façon", a-t-il précisé.
Des meurtres commis entre 2022 et 2024
Selon la police, les recherches se poursuivent à la décharge et au domicile du suspect, qui se trouve à environ 100 mètres de la décharge. Les meurtres se seraient produits entre 2022 et le 11 juillet 2024.
Par ailleurs, "un deuxième suspect (...) a été arrêté avec l'un des téléphones d'une des victimes", a précisé M. Mohamed, sans donner plus de détails.
Le rôle de la police remis en question
La police a été vivement critiquée après la découverte des premiers corps dans cette décharge, car celle-ci est située à moins de 100 mètres d'un commissariat.
Le chef par intérim de la police nationale, Douglas Kanja, s'était engagé dimanche à mener "des enquêtes transparentes, approfondies et rapides", soulignant que les policiers du commissariat situé à moins de 100 mètres de la décharge avaient été transférés ailleurs.
Vendredi 12 juillet, l'Autorité indépendante de contrôle de la police (IPOA) avait annoncé enquêter sur une éventuelle implication de la police dans ces meurtres.
Dimanche 14 juillet, la tension était vive autour de cette décharge, où la police a brièvement tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de manifestants en colère.
Cette affaire intervient alors que les forces de sécurité kényanes sont sous pression depuis la mort en juin de dizaines de personnes lors des récentes manifestations contre les projets de hausses de taxes du gouvernement.
Les ONG accusant la police d'avoir mené une répression disproportionnée en tirant à balles réelles sur les manifestants.
Au Kenya, la police est redoutée, et régulièrement accusée de meurtres et d'exécutions extrajudiciaires, notamment dans les quartiers pauvres, mais elle est rarement condamnée.
(Avec AFP)
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