Ismaïl Haniyeh se trouvait dans l’une des résidences spéciales pour les vétérans de guerre, dans le nord de Téhéran, lorsqu’il a été tué mercredi par un projectile aérien, a déclaré l’agence de presse locale iranienne Fars. Le chef du Hamas était à Téhéran où il s’était rendu, mardi, à la cérémonie d’investiture du président iranien, Masoud Pezeshkian.
Elu à la tête du mouvement palestinien en 2017, Ismaïl Haniyeh avait été reconduit en août 2021. Il avait succédé à Khaled Mechaal, qui occupait ce poste depuis 1996. Depuis 2019, il vivait en exil au Qatar.
De nombreuses réactions
Pas de revendication, à ce stade, de l'attaque mais les regards se portent sur Israël. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou avait menacé, après le 7 octobre 2023, de tuer les dirigeants du Hamas. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, jure d’infliger un « châtiment sévère » à Israël.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, condamne l’« assassinat perfide » à Téhéran d’Ismaïl Haniyeh. La Chine condamne « l’assassinat » d’Ismaïl Haniyeh et se dit « très préoccupé[e] »
Le Qatar évoque une « escalade dangereuse » qui pourrait « compromettre les chances de paix ». La Russie dénonce un « assassinat politique inacceptable »
Quelles sont les conséquences de la mort d’Ismaïl Haniyeh ?
La branche armée du Hamas estime que cet assassinat aura des « répercussions énormes sur la région ». Georges Malbrunot est journaliste, Grand Reporter au Figaro, spécialiste du Proche et Moyen-Orient. Il a publié dernièrement: « MBS confidentiel - Enquête sur le nouveau maître du Moyen-Orient » chez Michel Lafon. Un livre co-écrit avec Christian Chesnot. Sur Africa radio, il évoque les conséquences de la mort du chef du Hamas “ Dans un premier temps les négociations sur un cessez le feu à Gaza et la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre, seront gelés. Ensuite sur le déroulement de la guerre à Gaza, je ne pense pas que la mort du chef du Hamas aura un impact énorme parce qu’Ismaïl Haniyeh était loin de la branche armée. Autre conséquence : l’Iran a été humilié, défié sur son territoire par cette attaque, il pourrait donc y avoir une concertation entre Téhéran et ses alliés : les rebelles yéménites Houthis, le Hezbollah libanais, qui a lui-même été frappé hier soir par l’élimination à Beyrouth d’un de ses hauts cadres militaires, et le Hamas. La riposte pourrait être hors du cadre israélo-palestinien, hors des frontières d’Israël. C’est une crainte que l’on peut avoir” déclare Georges Malbrunot.
Le lieu et le timing de l'assassinat du chef politique du Hamas Ismael Haniyeh sont extrêmement sensibles. Téhéran en Iran où il assistait à l'investiture du nouveau président Mahmoud Pezeskhian, l'Iran se sent défier chez elle. Le calendrier ensuite, au moment où les Etats-Unis… pic.twitter.com/AL3uOZvfcc
— Georges Malbrunot (@Malbrunot) July 31, 2024
Réunion du cabinet de sécurité israélien
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, « tiendra une évaluation de la sécurité mercredi après-midi », rapporte le site du quotidien Haaretz. De son côté, le Jerusalem Post rapporte que, mardi, Benyamin Nétanyahou a lancé un avertissement aux adversaires d’Israël lors d’une réunion gouvernementale mardi. « A nos ennemis, je dis : ne nous sous-estimez pas. Sur le champ de bataille, nous sommes des frères qui combattent côte à côte, et nous continuerons à le faire jusqu’à la victoire. » Le premier ministre a rappelé l’engagement d’Israël à combattre le Hamas et le Hezbollah et à défendre sa position stratégique dans la région.
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