Yves Kibouy Bershu, aussi connu sous le nom de Steve Akam et le pseudonyme de Ramon Cota sur les médias sociaux, est "détenu au service central des recherches judiciaires depuis qu'on l'a enlevé en juillet", a déclaré Serge Emmanuel Chendjou, membre du collectif d'avocats qui le représente.
L'activiste, qui résidait au Gabon avant son interpellation, est désormais aux mains des services de gendarmerie à Yaoundé, la capitale camerounaise. Mais "son statut juridique n'est pas connu", a précisé Me Chend constate que "les procédures d'extradition n'aient pas été respectées".
Porté disparu depuis le mercredi 17 juillet
Mi-juillet, l'influenceur connu sur les réseaux sociaux pour ses critiques des autorités camerounaises, était apparu en état d'arrestation dans une vidéo largement relayée en ligne : il était menotté "et entouré de membres de la
police camerounaise", selon l'ONG Human Rights Watch qui affirmait mi-août que "la dernière fois où il a(vait) été vu", c'était dans cette vidéo.
#Cameroun : HRW s’inquiète de la «disparition forcée» de l’influenceur Steve Akam, alias Ramon Cota. Les victimes de disparitions forcées sont «particulièrement vulnérables» face au risque d'abus, observe @ilariallegro @hrw. https://t.co/bl0TcebFPP via @RFIAfrique
— HRW en français (@hrw_fr) August 15, 2024
Dans un communiqué, le collectif d'avocats qui représente l'influenceur a assuré mardi avoir "échangé pendant deux heures" avec son client "dans la cellule de sûreté du Tribunal militaire de Yaoundé".
Ses avocats disent avoir relevé des séquelles physiques et recueilli le témoignage de "tortures" subies en détention. "Il a un début de paralysie de tout le côté gauche de la tête au pied et de graves troubles visuels", est-il notamment écrit dans le communiqué. "Il affirme être détenu dans une chambre noire après avoir été bien torturé et (que) ses yeux (ont été) soumis aux projecteurs", a poursuivi le collectif.
Selon le communiqué, Ramon Cota dit être accusé d'"acte de terrorisme, insurrection, financement de terrorisme, trafic d'armes, outrage au chef de l'État et membres du gouvernement".
Des chefs d'accusation qui ne pourront être confirmés "qu'après avoir eu accès au dossier d'accusation", a tempéré Me Chendjou auprès de l'AFP.
(Avec AFP)
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