Après deux mois sans gouvernement, deux mois où les partis politiques se sont lancés dans des tractations dans l’objectif de pouvoir gouverner, après des consultations successives les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que les chefs de partis politiques, Emmanuel Macron a nommé comme Premier ministre Michel Barnier, 73 ans, ancien sénateur, ministre et député européen.
Présent depuis plus de trois décennies dans la vie politique française et européenne, Michel Barnier, dont le nom a commencé à circuler dès le début de l'été, a été ministre pour la première fois en 1993, puis trois fois sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Il a également été deux fois commissaire européen, et finalement entre 2016 et 2021 négociateur de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, le Brexit.
Il est brièvement réapparu en 2021 dans la vie politique française en se portant candidat à la primaire de son parti, Les Républicains (LR), pour la présidentielle de 2022. Son programme prévoyait notamment un "moratoire" sur l'immigration.
Selon une ministre démissionnaire, l'Elysée a échangé avec lui mercredi 4 septembre. "Il est très apprécié des députés de droite sans que ce soit un irritant à gauche", glisse-t-elle.
La gauche a souligné que le destin d'un gouvernement Barnier dépendrait avant tout de la position du RN. "On sait à la fin qui décide: elle s'appelle Marine Le Pen. C'est à elle que Macron a décidé de se soumettre", a fustigé la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier.
Le défi pour Michel Barnier : éviter la censure de son gouvernement
L'hypothèse d'une annonce de nomination de Michel Barnier a commencé à circuler dans la soirée de mercredi 4 septembre. Un conseiller de l'exécutif a détaillé à l'AFP les multiples qualités de l'ancien candidat à la primaire LR de 2021: il est "Macron-compatible", il permet la participation de LR à une coalition de gouvernement, il ne serait pas censuré immédiatement et ne sera pas candidat en 2027, selon lui.
Mais l'Élysée a refusé de confirmer ou démentir qu'il avait été reçu mercredi par Emmanuel Macron.
Interrogé jeudi 4 septembre sur cette piste pour Matignon, le Rassemblement national qui a accentué ces derniers jours sa pression sur le président, n'a pas directement promis la censure. "Nous jugerons sur pièce", a assuré son vice président Sébastien Chenu, rappelant que l'introduction de la proportionnelle aux législatives faisaient partie des conditions édictées par le parti d'extrême droite mais que l'ancien négociateur du Brexit "vient d'une famille, Les Républicains, qui est très hostile à la proportionnelle".
L'absence de censure immédiate était cependant beaucoup moins évidente chez un autre député RN, Jean-Philippe Tanguy, qui a réduit l'ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, âgé de 73 ans, à un "fossile".
Quant à la gauche, le président du groupe PS à l'Assemblée Boris Vallaud s'est contenté de rappeler sur France 2 que "l'opposition de droite fera l'objet d'une sanction parce que ce sera pour mettre en œuvre une politique de droite".
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