Il a suffi de 291 signatures de députés, sur les 117 requises, pour que la procédure de destitution à l'encontre du vice-président kényan Rigathi Gachagua soit validée mardi 1er octobre.
Onze motifs de destitution ont été retenus contre lui, parmi eux : l'"atteinte à l'unité nationale", "insubordination" envers le président pour ne pas l'avoir suffisament lors du mouvement antigouvernemental qui a touché le pays entre juin et juillet. Il est également accusé de "crimes économiques" tels détournements de fonds publics, conflits d'intérêts et abus de pouvoir.
"Au cours des deux dernières années, Son Excellence Rigathi Gachagua a accumulé de manière inexplicable un portefeuille immobilier colossal estimé à 5,2 milliards de shillings (environ 36 millions d'euros), provenant principalement de produits présumés de la corruption et du blanchiment d'argent", révèle un rapport d'une centaine de pages, présenté par un député de la majorité présidentielle, Kenya Kwanza, qui est l'alliance de plusieurs partis politiques.
Un autre vote sera prévu le mardi 8 octobre. Il devra réunir les deux tiers des députés, soit 233 voix. La motion sera ensuite débattue et votée au Sénat, où 45 voix seront nécessaires. Le même jour, le vice-président devra répondre de ces acccusations devant le Parlement.
En cas d'adoption, Rigathi Gachagua, serait le premier vice-président écarté du pouvoir dans le cadre d'une procédure de destitution, qui a été instauré dans la Constitution de 2010.
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Des relations tendues entre le président William Ruto et son vice-président
Cette procédure intervient après des mois de tension entre William Ruto, qui ne s'est pas exprimé à ce sujet, et Rigathi Gachaoua, qui avait été choisi comme collistier lors de la campagne présidentielle de 2022.
Pour certains observateurs et médias cette alliance est d'abord un mariage de raison. Gachaoua a beaucoup d'alliés dans la région du Mont Kenya, qui est la plus influente, en raison d'une grande présence de la communauté kikuyu, l'ethnie majoritaire dans le pays.
Au sein de la majorité présidentielle, le vice-président n'a jamais fait l'unanimité notamment en raison des nombreuses accusations de corruption dont il a fait l'objet. En 2022, il avait été accusé de fraude par plusieurs organismes gouvernementaux comme le gouvernement du comté de Nyeri et le Mathira Constituency Development Fund (où il était député) où il aurait détourné 7,3 milliards de shilings (51 millions de dollars).
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