Les femmes de chambres de l’hôtel Première Classe et Campanile de Suresnes, essentiellement d’origine africaine, protestent depuis le 19 août 2024 pour demander des hausses de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. Ce n’est pas le premier mouvement de grève de ce genre. Pendant près de 2 ans, de 2019 à 2021, les femmes de chambre de l’Hôtel Ibis les Batignolles, à Paris, ont fait grève pour dénoncer leurs conditions de travail et les mauvais traitements.
"Si ça dure beaucoup, c’est parce que nous sommes racisées. On nous écoute pas”. Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles sont en grève contre le géant français Accor depuis le 17 juillet 2019. Quinze mois plus tard, elles sont toujours aussi déterminées à lutter. pic.twitter.com/bcxO0WP8AK
— AJ+ français (@ajplusfrancais) November 9, 2020
Elles obtiennent satisfaction grâce à la conclusion d’un accord qui prévoit notamment, des revalorisations salariales de 250 à 500 euros. Cette lutte est devenue un symbole du combat des travailleuses dites “ invisibles « Le métier que nous faisons dans ces grands hôtels, c’est un métier qui est très invisible. Et un travail qui n’est pas visible, il y a plus de maltraitance et plus de souffrance à l’intérieur. C’est parce que nous sommes des immigrées qu’on nous traite comme cela en fait. Donc, si nous venons dans un pays et qu’il y a des lois, il faut chercher à connaître ses droits, se saisir de cela et puis sortir du silence. Sortir du silence, c’est très important parce que ces métiers que nous faisons, ce sont des métiers qui nous détruisent le corps, donc si tu ne dénonces pas, tu ne dis pas stop, qui va le faire à ta place ? « indique l’une des porte-parole de ce mouvement, Rachel Keke, ancienne députée la France Insoumise du Val de Marne.
Rachel Keke, porte-parole du mouvement de protestation des femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles, devenue députée LFI du Val de Marne en 2022.
Crédit : Nadir Djennad
Contactée, la direction du groupe Louvre Hotels, propriétaire des hôtels Première Classe et Campanile, dit avoir « toujours été soucieuse d’assurer à (ses) collaborateurs des conditions de rémunération mieux-disantes », affirmant qu’en 2022, des augmentations de salaire « de l’ordre de 8 % en moyenne », soit « plus de 150 euros par mois pour les personnels non-cadres », ont été accordées. « Une première dans le secteur hôtelier », affirme le groupe dans un communiqué. “En 2023, nous avons mis en place des minimas salariaux en fonction de l’ancienneté acquise au sein de nos établissements pour valoriser l’expérience de nos collaborateurs et renforcer l’équité au sein de nos effectifs” ajoute le groupe Louvre Hotels.
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