Entretien (3/4). Restitution du patrimoine africain : "On peut être satisfaits que le débat soit posé", considère Firmin Edouard Matoko, sous-directeur "Afrique" à l'Unesco

Infos. Pour Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique et les Relations extérieures de l'Unesco, il est possible qu'il y ait davantage de restitutions dans les années à venir.

Entretien (3/4). Restitution du patrimoine africain : "On peut être satisfaits que le débat soit posé", considère Firmin Edouard Matoko, sous-directeur "Afrique" à l'Unesco
Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique de l'Unesco - Keisha MOUGANI

"Bien des peuples se sont vus ravir,à travers les péripéties de l'Histoire, une part inestimable d'éléments architecturaux, statues, frises, monolithes[...] Ils étaient plus que des décors et des ornements : ils portent le témoignage d'une histoire" , déclarait le 7 juin 1978, Ahmadou Mahtar Mbow, premier directeur général africain de l'Unesco.

Ce jour-là, il lance un appel aux gouvernements pour conclure des accords bilatéraux pour le retour des biens culturels aux pays qui les ont perdus. 

Lire aussi : Patrimoine africain : "Les Africains n’ont plus d'autres choix que de s’intéresser à leur patrimoine et en prendre soin"

Après des débats sur la capacité des états africains à entretenir leur patrimoine, ceux qui sont en faveur que le pays en possession de biens spoliés, rendent tout et que certains s'interrogent sur le rôle et la présence des musées, dès 2017, en France, le président Emmanuel Macron émet le souhait d'une "restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain d'ici cinq ans"

Cependant, certains de ces biens spoliés sont entrés dans les collections  publiques de la France et sont donc considérés comme étant des biens appartenant au pays. Pour que les biens soient restitués, il faut donc apporter des changements législatifs. La France décide donc, en 2020, de voter une loi d'exception pour rendre 26 trésors royaux du royaume d'Abomey, spoliés au 19e siècle et  rend au Sénégal, le sabre d’El Hadj Omar Tall, fondateur de l'empire toucouleur et chef de guerre. 

Elle restituera à la Côte d'Ivoire, en 2022, un "tambour parlant", qui était utilisé comme un outil de communication par le peuple tchaman pour prévenir les villages lorsque les colons français venaient réquisitionner les populations. L’objet a été pillé par les Français en 1916. 

Des pays comme l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont également  restituer des biens culturels aux pays africains entre 2005 et 2022. 

 

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