L'île antillaise de près de 350.000 habitants est en proie depuis début septembre à une mobilisation sociale qui a dégénéré en violences urbaines contre le prix des produits alimentaires, 40% plus chers, voire plus, que dans l'Hexagone.
Les émeutes ont mené la Préfecture à mettre en place un couvre-feu, jeudi 10 octobre, qui a été prolongé jusqu'au 21 octobre.
Depuis le 1er septembre, ces émeutes ont fait quatre morts. 140 personnes ont été interpellées.
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Des négociations entre l'État, élus, grands distributeurs et militants, en dents de scie
Depuis le 26 septembre, élus, grands distributeurs et militants se réunissent lors de tables ronde pour trouver des solutions à la crise sociale que traverse l'île.
Le président du conseil exécutif de la Martinique Serge Letchimy et le préfet Jean-Christophe Bouvier ont annoncé la tenue mercredi matin d'une nouvelle "table ronde de concertation".
Cette table ronde entre l'État et les acteurs locaux (militants, grande distributions, élus) pour faire baisser le coût de la vie était initialement prévue mardi 15 octobre, mais n'a pu se tenir faute de "nouvelle proposition concrète et viable", avait indiqué plus tôt M. Letchimy.
À ce jour, lundi 14 octobre, 20h, je n’ai reçu aucune nouvelle proposition concrète et viable pour faire avancer les négociations sur les deux derniers points restant à la discussion, parmi les 26 points du projet de protocole d’accord.
— Serge LETCHIMY (@SergeLetchimy) October 15, 2024
Lors d'une réunion de militants mardi 15 octobre, Rodrigue Petitot, à la tête du collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) a répété que les parties prenantes étaient jusque là tombées "d’accord sur 24 points sur 26".
Mais, a-t-il dit, cela bloque encore sur le différentiel de prix entre Martinique et France métropolitaine et le fait qu'un accord soit conclu "sur tout l’alimentaire et pas (sur) une partie" seulement (le document de travail actuel évoque seulement 54 familles de produits concernées).
Le RPPRAC est d'accord pour "un différentiel de +10/+15% en Martinique comparé à la France métropolitaine", a-t-il précisé.
"Les gens n’ont pas le droit de spéculer et faire de l’argent sur ce qu’on mange. Nous allons continuer, nous n’allons pas faire de concessions. Ce que nous voulons retrouver, c’est du pouvoir d’achat", a renchéri Gwladys Roger, autre leader du RPPRAC.
M. Petitot a par ailleurs condamné "toute forme de violence". "Mais je condamne aussi toute criminalité envers le peuple. En premier lieu la violence des prix de l’alimentaire, l’inaction de l’État vis-à-vis de ce problème-là, parce que c’est tout ça qui nous a amenés là où nous en sommes."
"Il y a une connivence entre l’Etat et la grande distribution", a-t-il ajouté.
Avec AFP
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