- MISE A JOUR : William Ruto, président du Kenya, vient d'annoncer vendredi 18 octobre la nomination le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki nouveau vice-président. Puis, en début d'après-midi, la Haute Cour kényane a suspendu le remplacement de Rigathi Gachagua par Kithure Kindiki, moins d'une heure après la nomination de ce dernier à l'unanimité par l'Assemblée nationale. Cette suspension est valables jusqu'au jeudi 24 octobre et fait suite à une requête de Rigathi Gachagua, estimant le processus anticonstitutionnel. Néanmoins, de son côté, l'Assemblée nationale a publié un avis officiel sur la nomination de Kithure Kindiki, préparant le terrain pour qu'il prête serment.
Après l'Assemblée nationale, le Sénat a voté pour la destitution de Rigathi Gachagua, en le déclarant coupable de cinq des onze charges que contenait la motion de destitution. Il suffisait à la chambre haute de le déclarer coupable d'un chef d'accusation pour qu'il soit démis de ses fonctions.
Le désormais ex-vice président était notamment accusé de corruption, de détournements de fonds, de trafics d'influence et d'acquisitions frauduleuses d'hôtels et d'appartements, abus de pouvoir, d'incitation à la haine ethnique et de ne pas avoir soutenu Willam Ruto lors des manifestations contre le gouvernement, en juin dernier.
Rigathi Gachagua a qualifié les accusations de "pure propagande" et de "complot visant à (le) chasser du pouvoir en raison d'autres considérations politiques".
Un vote qui s'est déroulé en l'absence de l'ancien vice-président
Présent à l'ouverture des audiences jeudi matin, M. Gachagua n'est pas revenu après la pause déjeuner, alors qu'il devait se défendre face aux sénateurs. Un de ses avocats a annoncé qu'il était tombé malade, et avait été hospitalisé. "Il est arrivé avec de fortes douleurs thoraciques", a déclaré aux journalistes le cardiologue en chef de l'hôpital de Karen dans la banlieue de Nairobi, Dan Gikonyo, ajoutant que l'état de M. Gachagua était stable mais qu'il resterait en observation entre 48 à 72 heures.
Le vice-président avait tenté de bloquer les débats et le vote au Sénat en justice, mais plusieurs saisines ont été rejetées. Il a néanmoins promis de se battre "jusqu'au bout" et de contester la destitution en justice si elle était votée.
Le président William Ruto avait choisi M. Gachagua comme colistier pour la présidentielle de 2022, malgré sa réputation déjà marquée par plusieurs accusations de corruption.
Doté d'un solide réseau d'influence notamment dans la région stratégique du Mont Kenya, cet ancien homme d'affaires de l'ethnie kikuyu - majoritaire dans
le pays - a joué un rôle crucial dans la victoire de M. Ruto face à son rival Raila Odinga (50,49% contre 48,85%).
Mais les relations entre les deux hommes à la tête de l'Etat se sont détériorées notamment depuis un mouvement de contestation antigouvernementale qui a secoué le pays en juin et juillet.
Lire aussi : Kenya. Les mobilisations contre le président William Ruto continuent
Le président a 14 jours pour nommer un nouveau vice-président. Parmi les noms de successeurs potentiels évoqués par les médias kényans en cas de destitution figurent le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki, le ministre des Affaires étrangères Musalia Mudavadi et une gouverneure de comté, Anne Waiguru.
Avec AFP
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.