Tanzanie. Accusé d'expulser les Massaï pour développer le tourisme de masse, l'État annonce l'ouverture d'une enquête sur le plan de relocalisation des Massaï

Actus. Dans la région du Ngorongoro au nord de la Tanzanie, les Massaï, vivant essentiellement dans cette partie du pays, sont visés, depuis 2022, par un plan de relocalisation volontaire par le gouvernement tanzanien, qui estime que leur population croissante empiète sur l'habitat de la faune sauvage.

Tanzanie. Accusé d'expulser les Massaï pour développer le tourisme de masse, l'État annonce l'ouverture d'une enquête sur le plan de relocalisation des Massaï
La présidente de la Tanzanie, Samira Suluhu Hassan lors d'une visite en Afrique du Sud - GovernmentZA

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a annoncé dimanche 1er décembre, la création de deux commissions d'enquête sur un programme controversé de relocalisation de plus de 80.000 Massaï vivant dans la région de Ngorongoro, au nord du pays. Elle avait reçu en amont des chefs coutumiers massaï à Arusha.

"Permettez-moi de créer deux commissions qui apporteront des réponses correctes à vos préoccupations", a déclaré la présidente, en expliquant que le travail de ces "équipes indépendantes" portera notamment "sur les questions foncières, comme les revendications d'empiétement sur les terres communautaires" et les accusations de déni d'accès à certains services de base.

Le plan de relocalisation, qui a débuté en 2022, prévoit le déplacement d'environ 82.000 personnes du district de Ngorongoro vers le village de Msomera, à environ 600 kilomètres à l'est.

Les Massaï accusent le gouvernement de vouloir les déplacer pour pouvoir organiser des safaris et de lucratives parties de chasse privées dans cette région touristique.

Les autorités tanzaniennes rejettent ces accusations et affirment que, face à la population croissante des Massaï et de leurs troupeaux, elles souhaitent "protéger" la faune et la flore sur une zone de près de 1.500 km2.

Les communautés massai vivent dans le district de Ngorongoro depuis plus d'un siècle. 

Le gouvernement estime que leur population croissante empiète sur l'habitat de la faune sauvage

Une relocalisation qualifiée d'expulsion par l'opposition et militants des droits humains

Dans un rapport publié en juillet, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé le gouvernement à "mettre un terme à ces réinstallations et à respecter les droits des peuples autochtones", affirmant que les Massaï "sont expulsés de force sous couvert de relocalisation volontaire".

D'après l'ONG, les autorités y ont également réduit le financement des infrastructures scolaires et de santé, limitant l'accès de la communauté aux soins essentiels et les obligeant à faire de longues distances pour y avoir accès.

Avec AFP

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