La Somaïr, Société des mines de l'Aïr, est détenue à 63,4% par Orano à 36,6% par l'Etat du Niger. Mais dans un communiqué, Orano avertit que "les décisions prises lors des conseils d'administration de la Somaïr ne sont plus appliquées et, de fait Orano constate aujourd'hui que les autorités nigériennes en ont pris le contrôle opérationnel".
Le régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’état en juillet 2023 a fait de la souveraineté sa priorité, en particulier sur la question de son uranium. En juin, le régime a d'abord retiré à Orano le permis d'exploitation du méga gisement d'Imouraren et ses réserves estimées à 200 000 tonnes. Puis fin octobre, Orano a annoncé que sa filiale allait "suspendre" sa production à partir du 31 octobre, faute de pouvoir "continuer à travailler" dans le pays. Au total, 1.150 tonnes de concentré d'uranium issus de stock de 2023 et 2024, soit près de la moitié de la production moyenne annuelle du site, sont actuellement bloquées, d'une valeur marchande estimée à "200 millions d'euros", selon le groupe dont le capital est détenu à 90% par l'Etat français.
Cet épisode illustre les tensions entre le Niger et l'ex-puissance coloniale française à laquelle le régime militaire a tourné le dos depuis son arrivée au pouvoir. L'uranium pourrait toutefois intéresser d'autres pays: en novembre, leministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi, avait invité des sociétés russes à venir explorer et exploiter les ressources naturelles du pays. Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d'uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2%), selon des chiffres de 2021 de l'agence d'approvisionnement d'Euratom (ESA).
Avec AFP
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