Écoutez Jules Ahadzi Komlan, auteur de "Bella Bellow, une légende africaine"
Paris, le 11 novembre 2018. Devant l’Arc de Triomphe, plusieurs chefs d’État et de gouvernement sont réunis à l’occasion du centenaire de l’Armistice de 1918. Lors de cette cérémonie, un hommage aux troupes coloniales est rendu.
Devant eux, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo apparaît et se met à entonner Blewu, “patience”, en mina. Ce classique de la musique togolaise a été composé par une des idoles de l’artiste : la chanteuse Bella Bellow.
Tout au long de sa carrière, Angélique Kidjo interprètera certaines chansons de cette icône togolaise à la voix chaude, décédée brutalement à l’âge de 28 ans.
Sa musique dépassera les frontières du Togo et sera entendue aux quatre coins du monde.
Années 1960 : le début d’une carrière fulgurante
Georgette Nafiatou Adjoavi Bellow naît le 1er janvier 1945 à Tsevié, une ville située à quelques kilomètres de Lomé, la capitale du Togo. Passionnée de chant depuis son plus jeune âge, elle s’illustre dans les spectacles scolaires, pièces de théâtre et fêtes populaires. La jeune femme se rêve avocate, mais c’est la musique qui prendra le dessus.
Dans les années 60, son ascension s’accélère. Après les fêtes populaires, la chanteuse est choisie pour chanter lors de la fête d’indépendance du Dahomey en 1965, et lors du premier Festival des arts nègres de Dakar, au Sénégal, l’année suivante.
En 1968, elle rencontre son futur producteur, Gérard Akueson et sa carrière prend une dimension internationale. En 1969, elle sort son premier et unique album Rockia, où ses compositions, s’inspirant des cultures de son pays natal et sa voix se mêlent à différents genres musicaux comme le rock, le gospel, le blues ou encore la bossa-nova.
À la sortie de cet album, elle se retrouve sur les plateaux et scènes du monde entier comme en France où elle interprétera dans l’émission Discorama, ses compositions : Lafoulou et Zélie, à l’Olympia, en Grèce, en Yougoslavie, puis au Brésil, etc.
Plus d’un demi siècle après sa mort, le Togo essaie d’entretenir sa mémoire : l’année dernière, lors des commémorations des 50 ans de sa disparition, le gouvernement a décidé de passer de 50 à 70 ans, la protection des droits patrimoniaux sur les œuvres artistiques, afin que ces dernières, et en particulier l’œuvre de Bella Bellow, ne tombe dans le domaine public.
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