Écoutez Gilles Yabi, fondateur et directeur du think tank Wathi
En 2016, c’est John Dramani Mahama qui accueillait Nana Akufo-Addo au palais présidentiel pour acter la transition du pouvoir. Huit ans plus tard, c'est le second qui va accueillir le premier, ce mercredi 11 décembre.
Earlier this evening, I called President-elect @JDMahama to congratulate him on his decisive victory in the just-ended presidential election. I also congratulated the @ECGhanaOfficial and the Ghanaian people for a successful election that reflects the enduring strength of Ghana’s…
— Nana Akufo-Addo (@NAkufoAddo) December 9, 2024
Le chemin des deux chefs d’État s’est croisé plusieurs fois : ils ont été adversaires lors des élections en 2012, en 2016 et en 2020. John Mahama s'est imposé en 2012 mais s'est incliné les deux autres fois.
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Sept ans plus tard, ce dernier fait un retour historique au pouvoir, en étant élu dès le premier tour de l’élection présidentielle en l’emportant face à Mahamudu Bawumia, l’actuel vice-président, qui a rassemblé 41% des suffrages et a reconnu sa défaite dimanche 8 décembre, au lendemain du scrutin.
John Mahama : de “l’homme du peuple” à “Mr Dumsor”
L’économie, la lutte contre l’inflation et le chômage, préoccupations majeures des Ghanéens, ont été au cœur de la campagne présidentielle.
Depuis 2022, le pays doit faire face à une crise financière, qui a poussé le gouvernement à faire appel au FMI, une inflation de plus de 50 % et l’effondrement du cédi, la monnaie locale.
Bien que l'inflation ait été ramenée de plus de 50% à environ 23% et que d'autres indicateurs macroéconomiques se soient stabilisés, les difficultés économiques sont restées pour beaucoup un enjeu électoral majeur.
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Toutefois, John Mahama a subi les mêmes critiques, lorsqu'il était au pouvoir. Lui et son gouvernement ont également été impliqués dans des affaires de corruption, il a été critiqué pour sa gestion de l'inflation, de la dette et des délestages constants, d’où le surnom “M. Dumsor”, nom donné aux épisodes de coupures d'électricité.
“Les Ghanéens n'ont pas oublié tout ce qui s’est passé, souligne Edward Aditi, journaliste ghanéeen. Les Ghanéens ont surtout remarqué que ce qui n’allait pas quand Mahama était au pouvoir, s’est aggravé avec le gouvernement qu’ils avaient nouvellement élus. Rien ne s’est amélioré.”
Un constat partagé par Gilles Yabi, fondateur et directeur du think tank Wathi, qui ajoute que sa réélection est aussi due au manque d’alternative politique.
“Les systèmes qui renforcent une forme de bipartisme, le fait d'avoir deux grands partis, on retrouve d'ailleurs un peu ça aux États-Unis, ces systèmes ont leurs avantages mais ils ont aussi leurs inconvénients, analyse-t-il. À un moment donné, cela limite l'offre politique. C'est-à-dire qu'il y avait d'autres candidats à cette élection mais on en a très peu parlé, il y avait 12 candidats au total, mais précisément parce qu'on considère que ça ne se jouera au final qu'entre deux grands partis et les candidats de ces deux grands partis.”, souligne l’analyste politique.
Cette élection opposait, comme c’est le cas depuis 1992, année où le multipartisme est autorisé, le NPP (New patriotic party) dont est issu Nana Akufo-Addo et le NDC (National democratic congress), dont est issu John Mahama, qui prêtera serment le 7 janvier 2025.
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