Écoutez Rachel Kapombo, vice présidente de l’Association des enfants belges laissés au Congo
Elles s’appellent Léa Tavares Mujinga, Simone Ngalula, Monique Bitu Bingi, Marie-Josée Loshi et Noelle Verbreken. Toutes les cinq sont nées en République démocratique du Congo, lorsque le pays est une colonie belge.
Aujourd’hui âgées de 70 à 80 ans, leur histoire a mis en lumière le sort subi par les enfants nés de père belge et de mère congolaise entre 1911 et 1960.
Près de 20 000 enfants sont nés d’un père belge et d’une mère ressortissante de la RDC, du Burundi et du Rwanda durant la colonisation. La plupart d’entre eux ont été placés de force dans des institutions religieuses et des orphelinats sur ordre de l'État belge. Perçus comme des “dangers pour le système colonial”, ces derniers étaient surnommés “les enfants du péché”.
L’autorité les place dans des zones éloignées de leur région natale pour brouiller les pistes et leur attribue une nouvelle identité.
L’Etat belge prendra entièrement le contrôle de la vie de ces pupilles.
En 2018, la Chambre des représentants en Belgique (L’Assemblée nationale) avait reconnu la pratique des enlèvements forcés et la ségrégation dont les métis ont été victimes dans les colonies belges. Elle avait également voté une résolution, la Résolution-métis, afin que le gouvernement belge mette en place d’un groupe de recherche pour constituer une base de donnée et réaliser une enquête sur les responsabilités des autorités civiles et religieuses dans la ségrégation subie par les métis.
Au nom du #begov, je reconnais la ségrégation ciblée dont les métis ont été victimes sous l’administration coloniale du Congo belge & du Ruanda-Urundi jusqu’en 1962 & suite à la décolonisation, ainsi que la politique d’enlèvements forcés.
— Charles Michel (@CharlesMichel) April 4, 2019
Discours: https://t.co/UfdYfhbD5h pic.twitter.com/bTWIViGMaw
2020 : début d’un procès historique pour demander une loi de réparation
En avril 2019, l’ancien Premier ministre belge Charles Michel avait présenté les excuses de la Belgique aux métis victimes de discriminations pendant la période coloniale et celle qui a suivi.
Insuffisant pour Léa Tavares Mujinga, Simone Ngalula, Monique Bitu Bingi, Marie-Josée Loshi et Noelle Verbreken, qui décident en 2020 de poursuivre la Belgique pour "crimes contre l'humanité" pour des faits commis sous l'ère coloniale. Elles réclament également une somme provisionnelle de 50.000 euros, une loi de réparation à destination de tous les enfants métis, et la nomination d’un expert pour évaluer leur préjudice moral.
Elles auront attendu cinq ans pour que la Cour d’appel leur donne raison.
Rachel Kapombo, vice-présidente de l’association des enfants métis laissés au Congo est la fille d’un de ces enfants nés avant la colonisation. Sa maman n’a jamais retrouvé les traces de son père belge.
Pour la vice-présidente, le gouvernement belge se doit de voter une loi de réparation, faciliter l’accès aux archives, subventionner les associations des métis et donner la nationalité belge à ces enfants restés sur le sol congolais.
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