Écoutez Alain Bidjeck
Il y a deux semaines a eu lieu la 9e édition du MOCA (Movement of creative Africa), dont le thème était "Ensemble, plus loin”.Pourquoi avoir retenu ce thème cette année ?
Ça fait 8 ans qu'on produit des événements MOCA et qu’on réunit les artistes entrepreneurs de la culture, tous les acteurs de cet écosystème là et on s'est rendu compte qu'au fil du temps il y a quand même on a beaucoup d'enjeux, qu’on est toujours en train de se dire “oui on est ensemble”, mais la réalité c'est qu’être ensemble, ça demande de la stratégie, ça demande parfois de laisser beaucoup de nos soucis de côté pour pouvoir arriver à se mettre ensemble collaborer et développer un projet que ce soit un album, un film, une exposition, ou encore un jeu vidéo.
Donc on voulait savoir comment on peut aller plus loin dans ces collaborations.
Il y a un vrai enjeu entre la diaspora et les Africains du continent à se connecter, à vraiment faire les choses ensemble. Donc à travers cette 9e édition, on a voulu finalement mettre ces questions à plat.
Durant l'événement il a été question du rôle des diasporas dans le développement de ces industries créatives et du renforcement de leur rôle : comment les diasporas africaines contribuent-elles déjà à la promotion de contenus culturels africains sur les marchés internationaux ?
Je pense que l'un des signes les plus forts et tout le monde sera d'accord, c’est Aya Nakamura aux Jeux Olympiques.
Avant, il y avait des Manu Dibango qui ont fait des carrières incroyables et Fela Kuti, etc. Impacter au niveau national et au niveau international aujourd'hui, la diaspora sait le faire.
Dans la musique, dans le cinéma, il y a des Aïssa Maïga et il y en a tellement. Il y avait, dans le cadre du MOCA, le couturier Imane Ayissi, un acteur qui vient du Cameroun, qui est arrivé en France et qui fait un travail extraordinaire...
…Il est l’un des rares couturiers du continent africain à figurer au calendrier officiel de la haute couture parisienne…
Exactement. Et puis il y en a qu'on ne voit pas, comme Alain Gomis qui a créé une école de cinéma en Afrique. Voilà, il y en a énormément.
Comment prend-on en compte ce qui existe déjà à l’échelle locale ?
Il faut voyager. Je pense qu'il ne faut pas oublier que quand on va investir dans un territoire que l’on connaît peu, eh bien, il faut y aller plusieurs fois.
Il faut faire des repérages, rencontrer et identifier les forces et faiblesses en présence, c'est-à-dire les acteurs qui sont déjà là, qui font des choses, rentrer aussi en conversation avec ceux-là et trouver aussi, quelque part, sa valeur ajoutée.
Quand on parle d'industrie culturelle et créative florissante, on prend souvent en exemple les pays d'Afrique anglophone. Qu'en est-il des pays francophones ? Comment les choses ont évolué ?
En général on prend l'exemple des pays anglophones parce qu'ils ont un mindset, un état d'esprit qui est beaucoup plus business.
On sait qu'en Angleterre aux États-Unis, l’État intervient un peu moins dans la culture. En France, c'est un peu la spécificité, l'État intervient un peu plus donc dans les États francophones on a un peu ce réflexe d’aller chercher des partenaires publics etc.
Mais maintenant il y a des territoires comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal, même le Burkina Faso où la culture se déploie très bien.
Par exemple, le Burkina est vraiment un pays où il y a quasiment le plus de festivals en Afrique, que ce soit dans le cinéma, que ce soit dans le théâtre, dans la musique ou les arts visuels, c'est assez incroyable.
En Côte d'Ivoire, on ne le dira jamais assez, c'est un peu le hub économique de la partie francophone donc il y a aussi industrie culturelle et créative très dynamique, il y a un volontarisme aussi de l'État qui fait qu'on pousse beaucoup la culture.
Après il y a encore d'autres pays, mais je ne les citerai pas tous mais je vous ai déjà donné la majorité.
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